À l'état de choc
La fin de la Guerre Froide a laissé un grand vide dans les relations internationales. Pendant quarante ans, les événements étaient analysés en fonction du jeu de puissance entre l’Ouest capitaliste et L’Est communiste. Mais à l’aube du nouveau millénaire, ce schéma ne tient plus. Les think thank doivent repenser leur façon de voir le monde.
En 1994, Samuel Huntington1, stratégiste de la droite néoconservatrice, fit une synthèse des nombreuses théories post Guerre Froide (fin des idéologies, rivalité entre les nationalismes, déclin des États-nations, interdépendance des peuples), et s’appuyant sur des faits historiques et d’actualité il « promulgua » :
Mon hypothèse est que, dans le monde nouveau, les conflits n’auront pas essentiellement pour origine l’idéologie ou l’économie. Les grandes causes de division de l’humanité et les principales sources de conflits seront culturelles. Les États-nations continueront à jouer le premier rôle dans les affaires internationales, mais les principaux conflits politiques mondiaux mettront aux prises des nations et groupes appartenant à des civilisations différentes. Le choc des civilisations dominera la politique mondiale. Les lignes de fracture entre civilisation seront les lignes de front de l’avenir. 2 (C’est moi qui souligne)
Ainsi, pour S.H., la lutte intercivilisationelle est le nouveau prisme à travers lequel il faut analyser l’actualité et l’avenir de la scène internationale.
Le « choc des civilisations » serait un aboutissement logique de l’évolution des conflits. En effet, à partir du traité de Westphalie3, les princes se sont battus pour accroître leur territoire. Puis, les guerres entre Nations ont pris le pas sur les rivalités entre Princes. Au XXe siècle, s’entrechoquent les idéologies communisme, fascisme et capitalisme. Le Fascisme tombera avec la deuxième guerre mondiale, le communisme avec la chute de L’URSS et du Mur de Berlin (1991). La guerre idéologique étant terminée, c’est au tour