Jean Baubérot

religion). De ce fait, l’État n’intervient pas dans la religion du citoyen (qui relève de son intimité), pas plus que la religion n’intervient dans le fonctionnement de l’État. La laïcité pose comme fondement la neutralité religieuse de l’État. Pour Jean Baubérot, (historien et sociologue français, président de la section des sciences religieuses de l’Ecole pratique des hautes études et fondateur de la sociologie de la laïcité), la laïcité constitue «, à la fois, un règlement juridique et un art de vivre

sécularisation des institutions politiques d'un Etat ». La définition s'est ensuite élargie. Aujourd'hui, elle renvoie également à un principe d'unité rassemblant les Hommes de différentes religions au sein d'une même société, comme le définit Jean Baubérot, fondateur de la sociologie de la laïcité : « la laïcité, c'est à la fois un règlement juridique et un art de vivre ensemble ». Il existe plusieurs manières de concevoir la laïcité dans la pratique. En France, l'Etat se proclame indifférent aux

exemple la religion, la caste, l’ethnie et d’autres différences, tout ce qui sépare en somme ? N’est-ce pas le rejet de ces valeurs par le gouvernement français de l’époque qui ont provoqué les épisodes douloureux de la seconde guerre mondiale ?Jean Baubérot[7], partisan d’une laïcité ouverte – et que cache une laïcité ouverte ? -, reprend à son compte la formule que la France a fait adopter par la Charte européenne des droits de l’homme : « construire une nouvelle morale laïque capable d’intégrer

oppose la « France catholique », héritière de l’esprit contre révolutionnaire et nostalgique de l’Ancien Régime à la « France libérales et républicaine », héritière de la Révolution Française et adepte des principes politiques plus modernes. Selon Jean Baubérot, le second seuil de laïcisation apparaît avec l’établissement de la IIIè République, au tournant des années 1870-1880, et son installation durable va permettre l’avènement de la laïcité républicaine qui se fera en deux temps grâce à de grandes

indépendants à l’égard des idéologies dogmatiques. 2. le droit de ne pas croire La laïcité c’est l’affirmation, l’émancipation et l’autonomie de l’individu qui doit pouvoir se dégager du communautarisme. C’est aussi, comme le souligne Jean Baubérot, « le droit à l’individualité, c’est-à-dire le droit d’appartenance ou de conversion religieuse ou autre celui de la déviance et du refus ». Elle est une protection contre le communautarisme et le fondamentalisme, de cette manière

CHRONIQUE juin 2008 Noël-Jean MAZEN Directeur du groupe de recherche Droit et Ethique du vivant à l’Université de Bourgogne, MCU, Chargé de conférences à l’EPHE Président du comité d’éthique de l’Université de Bourgogne 1/ Ethique, laïcité et religion « L’application de la laïcité est un perpétuel enjeu du débat social » Jean Baubérot (1) Emergence de la religion et

l'Église protestante, l'islam et la laïcité depuis 2002. Il y a donc une reconnaissance et un financement des cultes par l’État mais également reconnaissance et financement des associations laïques et philosophiques par l’État. Selon l’expression de Jean Baubérot on parler de «laïcité au pluriel ». Toutefois si en Belgique, la laïcité est très présente, elle n’est pas au principe même d’une organisation politique. Ainsi, elle est davantage envisagée dans le sens d’une valorisation de la raison et d’un comportement

 Ibidem note 7, p.100-103. • 11  Thierry Aprile, La Ière République, Introduction, 1792-1804. Pygmalion Gérard Watelet, Paris 1999.(...) • 12  Jean Baubérot, Histoire de la laïcité française, p. 20, PUF, Paris 2000. • 13  Ibidem note 11. • 14  Sur ce développement, voir les nombreuses références et l’analyse proposées par Jean-René Surattea(...) • 15  La loi de 1905 : Article 1 : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre(...) 6La France a précisément

étape de la relation complexe entre conscience, État et Église 1. 1 . L E C O M B AT L A Ï Q U E C L A S S I Q U E Dans le parcours historique de la laïcité, il est classique de distinguer deux premières grandes phases, scandées par ce que Jean Baubérot a appelé des seuils de séparation 2 : La laïcité – et, ici, la notion précède le terme, apparu seulement vers 1860 – a d’abord signifié la subordination du religieux au politique, la mise sous tutelle de l’Église, à travers le Concordat de

l’Islam et son message premier interroge la raison pour comprendre le Monde et la sagesse pour interagir avec lui. Il faut prendre conscience de ce qui nous menace réellement, vaincre sa peur pour ne pas tomber dans la paranoïa, comme disait Jean Baubérot : Il faut ne pas céder à la peur de l’autre car l’intelligence s’arrête là où la peur commence. M. HERRAG