Le Barbare C Est Celui Qui Croît En La Barbarie

sauvages et de barbares. Néanmoins, certains diront que ces considérations sont frappées d’une illusion ethnocentriste et affirmeront qu’aucune culture n’est supérieure ou inférieure à une autre, n’est meilleure ou plus mauvaise qu’une autre. Cependant, faut-il pour autant refuser toute comparaison entre les diverses cultures, refuser toute hiérarchisation en terme de supériorité et d’infériorité ? Peut-on dire que toutes les cultures se valent ? Il pourrait, en effet, être barbare de considérer

pas discerné d’autre mode de grandeur que le crime » (13). Il n’y a donc pas de différence de nature entre la barbarie nazie et les multiples barbaries de l’histoire. Cela nous amène à relever au départ plusieurs points. Hannah Arendt a tendance, proche en cela de l’opinion commune, à considérer le nazisme comme un mal métaphysique, donc qualitativement distinct des autres barbaries historiques. Tandis que Simone Weil à la fois se trouve ancrée dans l’interprétation religieuse du péché originel

d’écrivains ont disserté sur la question de la barbarie. Michel de Montaigne (1533-1592) est un philosophe humaniste du XVIème siècle, rendu célèbre grâce à ses Essais, dans lesquels il expose sa pensée sur plus de 700 thèmes. Dans le chapitre XXXI de ses Essais, « Des Cannibales, » il essaie de lutter contre les préjugés sur les cannibales en montrant leur supériorité par rapport à l’homme. Nous allons nous intéresser à un extrait de ce chapitre. Dans celui-ci, il lutte à un préjugé relatif à la découverte

texte : L’auteur montre que la distinction entre d’une part le barbare, le primitif, le sauvage et d’autre part le civilisé, l’évolué n’a pas de sens et n’a pas de légitimité (= ce qui est juste selon la raison). L’auteur conduit à penser que le vrai barbare est celui qui dit que l’autre est barbare. Levi Strauss dit : « Le barbare est celui qui croit en la barbarie ». L’auteur établit ici la relativité des critères du jugement. Le barbare et le primitif sont en réalité ceux qui ne partagent pas ma

des ethnies des peuples différents. » Donc c’est toujours les autres qui sont des barbares. Le terme « barbare » au début signifie l’étranger qui ne parlait pas grec. De même pour les Romains, les barbares étaient les étrangers qui ne parlait pas latin. Ceci nous montre comme dit Lévi-Strauss : « est barbare celui qui croit à la barbarie ». C’est à dire que celle qui accuse quelqu’un de barbarie est lui-même un barbare. En effet, pour être civilisé il faut être capable de dire que tout homme (même

autres cultures par rapport à la leur, sans prendre le moindre recul et sans essayer de comprendre d’autres civilisations. Montaigne, au XVIe siècle, avait déjà dénoncé les préjugés que les européens avaient sur les Amérindiens. Ils les jugeaient barbares et sauvages, notamment pour leur anthropophagie. Cependant, Montaigne, en étudiant cette civilisation sans arrière-pensées, a démontré que cet acte cannibale était pour eux un véritable rituel. Il ne s’agissait pas de se nourrir, mais de se venger

d’habitude. Il importe cependant de savoir distinguer, malgré la difficulté, ce qui est bel et bien culturel de ce qui est naturel. L’enjeu est de taille en effet : l’homme d’une civilisation qui croit qu’il est naturel d’agir comme il a l’habitude d’agir peut être amené à considérer comme de la barbarie toute autre manière de faire. Dispose-t-on alors d’un critère pour distinguer sans faire d’erreur la nature de la culture ? Peut-on définir respectivement ces concepts, et donc apprendre à les distinguer 

ressentir les sensations. Puis nous avons la conscience spontanée partager par les animaux et les hommes, c’est la connaissance immédiate du monde, du lieu, de l’espace, c’est donc une certaine forme d’intelligence. Le dernier niveau de conscience est celui de la réflexion, qui n’est atteint que par l’homme et qui lui permet enfin de comprendre le monde qui l’entoure, il peut enfin pensées, réfléchir. L’homme grâce à sa conscience réflexive peut cultiver son esprit, grâce notamment à l’éducation. Notons

signifiante. B) Un vocabulaire scientifique 1- étude linguistique du mot barbare : À l'origine il désignait tous ceux qui, pour les Grecs, n'appartenaient pas à leur civilisation. Puis la civilisation occidentale a fait le même usage du mot « sauvage ». Or ces deux termes renvoient au domaine de la nature : le premier au langage inarticulé des oiseaux, le second signifie « de la forêt ». Ainsi traiter l'autre de barbare ou de sauvage c'est le ramener à l'ordre de la vie animale, donc en faire un

met en évidence un renversement de sens, puisque celui qui dénonce les sauvages serai lui-même sauvage. Il s’agit d’une réfutation interne. (comme le fait de donner la mort à celui qui a tué). Lévi-Strauss considère la position ethnocentriste pour montrer qu’elle consiste a adopter l’attitude d’exclusion hors de l’humanité ou de dénie de l’humanité propre à ceux que l’on accuse de barbarie. L’ethnocentrisme serait donc contradictoire. La barbarie se définirait comme une négation de l’universalité