Le Menteur Corneille

qu'elle ne le trouvait pas sincère. Harry ouvrit la bouche pour lui dire sa façon de penser, mais elle ne le laissa pas placer un mot. — En plus, vous m'avez déjà menti. Pourquoi donc croirais-je ce que vous me dites ? Il se raidit. Il n'était pas menteur, et personne ne pouvait lancer une telle accusation contre lui. — Je ne mens pas, mademoiselle Dove. En dépit de l'opinion que vous avez de moi, je ne fais jamais de faux compliments. Je suis sincère. J'admets avoir été parfois manipulateur

chamarré de Christophe n'étaient au fond pas si loin des costumes de Madame Sans Gêne ou de ceux qu'on attend encore dans Tosca. Et le panache, l'éclat du verbe césairien sonnent comme les formules d'un Montherlant (dans la Reine Morte) ou de Corneille dans le Cid. Il y a comme une sorte « d'espagnolisme » chez ce souverain césairien, ce qui nous renvoie aux dramaturges du Siglo de Oro ou au baroque d'Alejo Carpentier. Tout cela n'est pas étranger à la tradition habsbourgeoise, hispano-autrichienne

gentil, vraiment gentil ! Il est très très gentil ! Savoir tout, savoir inutile. Prendre la pleine et entière responsabilité. / Un chat est un chat. Mon bras qu’avec respect toute l’Espagne admire, Mon bras qui tant de fois défendit cet empire (Corneille) Ô flots que vous savez de lugubres histoires ! Flots profonds redoutés des mères à genoux. réduplication répétition consécutive © Dunod – La photocopie non autorisée est un délit. antanaclase tautologie anaphore épanalepse répétition

l’écritoire sur son papier. La situation lui tient lieu de tout ; hors de la situation, son style est plat comme un paysage de la Beauce. Ordinairement le caractère donne la clef du talent. Le caractère de Stendhal était narquois, tourmenté, gourmé, menteur. Il avait de grandes prétentions à l’art, à la passion et à l’esprit. Ses livres d’art fourmillent de paradoxes. Sa passion, telle du moins qu’il l’a dévoilée dans ses romans, chagrine ou répugne. Il semble que le Julien Sorel de Le Rouge

métaphysique et fait montre d’une réaction animale à l’annonce de sa mort imminente. Par le truchement de l’adresse au public, Soyinka, au contraire de Césaire, entend associer les spectateurs à l’angoisse mortelle qui épouvante son héros : Voidedieu : Menteur ! (S’agitant comme un forcené, il se tourne vers les spectateurs). Attendez, s’il vous plaît, mesdames et messieurs, attendez. Ce n’est pas vrai. Ce n’est qu’un sale mensonge. Je vais vous expliquer. C’est un imposteur, un traître. Mesdames et

” 2. Pour la modernité, triomphante au XVIIe siècle, c’est l’idée de puissance de l’individu sujet grâce à la raison échappant aux croyances moyenâgeuses ; « Je pense donc je suis dans la forteresse de mon esprit », écrivait Descartes, suivi par Corneille, qui faisait déclarer à Cinna : « Je suis maître de moi comme de l’univers. » - tirage n° 36551 n° © Groupe Eyrolles 365 51 Storytelling, la marque narrative 56 Storytelling, la marque narrative ❘ Chapitre 3 Le marketing

2. Pour la modernité, triomphante au XVIIe siècle, c’est l’idée de puissance de l’individu sujet grâce à la raison échappant aux croyances moyenâgeuses ; « Je pense donc je suis dans la forteresse de mon esprit », écrivait Descartes, suivi par Corneille, qui faisait déclarer à Cinna : « Je suis maître de moi comme de l’univers. » Storytelling, la marque narrative ❘ Chapitre 3 56 365 51 depuis toujours, le mythe utilise le récit pour s’adresser au plus grand nombre. Le marketing «

tu ne sais pas que tu es un malheureux, un misérable, pauvre, aveugle et nu. " (Apoc, iii, 17) L’orgueilleux est en effet, un aveugle, mais aveugle volontaire, un menteur et un voleur : un aveugle, car il se trompe sur lui-même, s’élevant sottement à ses propres yeux, et il ne veut pas voir les suites déplorables de son erreur ; menteur, car n’étant de lui-même que néant et péché, il prétend que ses biens, ses qualités lui appartiennent, et il se dit supérieur à ce qu’il est ; un voleur, puisqu’il

Platons et les Xénocrates pour juges, et le genre humain pour auditeur. O homme, de quelque contrée que tu sois, quelles que soient tes opinions, écoute. Voici ton histoire, telle que j’ai cru la lire, non dans les livres de tes semblables qui sont menteurs, mais dans la nature qui ne ment jamais. Tout ce qui sera d’elle sera vrai. Il n’y aura de faux que ce que j’y aurai mêlé du mien, sans le vouloir. Les temps dont je vais parler sont bien éloignés. Combien tu as changé de ce que tu étais! C’est pour

autorité. Il est celui qui inspire le plus le langage des Liaisons, comme le fait remarquer Jean-Louis Tritter : « […] c’est le Racine des tragédies qui a le plus servi de modèle. Plusieurs éléments ont dû entrer en ligne de compte dans cette élection. Corneille, au langage plus archaïque, voire barbare sentait son vieux temps. Et le seul dont la langue se rapprochait le plus de la sensibilité du XVIIIe siècle, c’était Racine dont Voltaire ne cessait de vanter le génie. […] Mais ce qu’il y a de plus intéressant