Licol

autour de ses yeux, à son front, par endroits, une pâleur violente où se lisait tout son trouble. Nous convînmes d'attacher Bélisaire à un arbre dans un petit bois, proche de la route. Le vieux M. de Galais, sans mot dire comme toujours, sortit le licol des fontes et attacha la bêteun peu bas à ce qu'il me sembla. De la ferme je promis d'envoyer tout à l'heure du foin, de l'avoine, de la paille... Et Mlle de Galais arriva sur la pelouse comme jadis, je l'imagine, elle descendit vers la berge du lac

autour de ses yeux, à son front, par endroits, une pâleur violente où se lisait tout son trouble. Nous convînmes d’attacher Bélisaire à un arbre dans un petit bois, proche de la route. Le vieux M. de Galais, sans mot dire comme toujours, sortit le licol des fontes et attacha la bête – un peu bas à ce qu’il me sembla. De la ferme je promis d’envoyer tout à l’heure du foin, de l’avoine, de la paille… Et Mlle de Galais arriva sur la pelouse comme jadis, je l’imagine, elle descendit vers la berge du lac

pas longtemps et dure peut-être encore dans certaines familles : pour que les animaux achetés oublient leur ancien maître et ne soient pas tentés de retourner « chez eux », on faisait une croix sur le linteau de la porte de l'étable, on gardait le licol du vendeur, et on leur donnait du sel à la main. A Raon-aux-Bois, on leur donnait une tartine de beurre que l'on avait fait tourner trois fois autour de la crémaillère et on la leur présentait de la main droite. Il s'agit, il est vrai, du gros bétail

vers un tas de gourmandise. chevaux s'allongeaient, luzernes et broyait les verdures avec Dans l'écurie, immobiles, Hayot les les têtes des à regarder cet intrus. prendre la bête par la bride, fit reculer croupes, et lui ayant passé un licol, versa dans l'auge alla un plein tamis. d'avoine. UN MALE — D'abord, 191 les bêtes, et puis les gens, fit-ilen reve- nant vers Germaine. Et cette fois, il la poussa résolument dans la maison. du vin. du café, tout ce qu'elle Il voulait

implora Aignan. —Soit, dit-il, surpris, mais tu y pourriras jusqu'à la Fin. —Qu'il soit fait ainsi qu'Il l'a toujours voulu, psalmodia Aignan. —Ainsi soit-il, l'accompagna-t-on. Il l'y conduisit donc, sur l'Ilot du Grand Pardon. Il l'attacha au cou d'un licol, sinon d'un garrot. Aignan s'adonna à la contrition. Un humus nourrissant qui suintait la nuit d'un trou du roc constitua à jamais son pain diurnal. Il fut soumis aux ouragans, aux aquilons, au mistral glacial, au brûlant khamsin, au tourbillonnant

que lui fut montré à celle heure même par autre signe plus évident, car, alors que sa mère Badebec l'enfantait, et que les sages-femmes attendaient pour 2 premier de son ventre soixante et huit le recevoir, issirent tregeniers 3 chacun tirant par le licol un mulet tout chargé de sel, après lesquels sortirent neuf dromadaires chargés de jambons et langues de bœuf fumées, sept chameaux chargés d'anguillettes, puis vingt-cinq charretées de poireaux, d'aulx, d'oignons et de cibots *, ce qui épouvanta bien

Contemplations, Une vierge était chez I, 89 (I, xxn). nouv Ses yeux étaient ses bijoux. Tonic Dans la l'œil du Cheval, où lueur du glaive, Monstre, poète nous a montré : présent reprends ton vol. à je te déboucle. lâche, ôte ton licol, Je te Rallume en tes yeux l'escarboucle. mes Les Chansons des Si les le voit aussi celle de l'escarboucle il Approche, que yeux sont des sont des yeux la lyre, II, 241 (VII, xi, 6). et (Au Cheval). des bois, 421 pierreries, les pierreries

bras en remuant ses doigts pour mieux sentir cette caresse qui lui coulait sur le corps. Des espoirs de vengeance, revenus, le transportaient. Il colla sa main contre sa bouche afin d'arrêter ses sanglots, et, à demi pâmé d'ivresse, il abandonnait le licol de son dromadaire qui avançait à grands pas réguliers. Mâtho était retombé dans sa tristesse : ses jambes pendaient jusqu'à terre, et les herbes, en fouettant ses cothurnes, faisaient un sifflement continu. Chapitre 2 16 Salammbô Cependant

remuant ses doigts pour mieux sentir cette caresse qui lui coulait sur le corps. Des espoirs de vengeance, revenus, le transportaient. Il colla sa main contre sa bouche afin d'arrêter ses sanglots, et, à demi pâmé d'ivresse, il abandonnait le licol de son dromadaire qui avançait à grands pas réguliers. Mâtho était retombé dans sa tristesse : ses jambes pendaient jusqu'à terre, et les herbes, en fouettant ses cothurnes, faisaient un sifflement continu. Cependant, la route s'allongeait sans

pas paresseux, il n'aurait pas découvert le progrès ni l'idée du bonheur. Il ne se serait pas asservi lui-même à la mécanisation de sa vie. Il ne se soumettrait pas à l'ordre figé de l'évolution industrielle. Il n'aurait inventé ni le fouet, ni le licol, ni les instruments de contrainte qui émaillaient son histoire et ses plaisirs seraient restés fades. Manger, boire, dormir et se reproduire. Mais il avait inventé le plaisir des siestes langoureuses et des gestes improductifs. C'est cette paresse