Nancy Huston

leur langue, et surtout, de leur imaginaire. Ce contingentement de l’imaginaire associé à la notion de « littérature francophone » s’avère également comme une limitation imposée aux écrivains « francophones » : on ne demande pas à la Canadienne Nancy Huston de limiter son imaginaire au Canada ou à l’Américain Jonathan Littell de limiter le sien aux États-Unis, tandis que, par exemple, la critique a gardé, en dépit de sa bonne réception par le public, le silence sur Violon, le roman de l’écrivain français

Article en ligne -6- NGALASSO Mwatha Musanji : Langage et violence dans la littérature africaine écrite en français Référentialité, expressivité et impressivité En s’inspirant des polarités du langage mises en évidence par Roman Jacobson (1963), Huston, dans Dire et interdire (1980), dégage une analyse des mots trangressifs qui me paraît tout à fait pertinente à l’objet de la présente réflexion. Selon cette approche on peut identifier trois fonctions majeures dans les usages de cette catégorie de

éléments des autres cultures seront automatiquement mis en relation avec celle-ci » Nancy Huston, l’espèce fabulatrice (2010) Cette idée d’arché-texte est l’idée selon laquelle il s’agit là de la lecture primitive que les hommes font de la réalité, de l’interprétation de base du texte qu’est pour nous le réel. L’archè, en grec, c’est la source, le principe. Le principe d’explication du réel, c’est l’arché-texte. Huston comme Bergson font remonter cette façon de s’interpréter comme une communauté distincte

ouvrages : En 1978 elle publie On tue les petites filles (violence contre les filles) En 1980 elle publie Le pédophile et la maman (amour sexué et sexuel des adultes pour les enfants) En 1990 elle écrit Lettres parisiennes (collaboration avec Nancy Huston) En 2003 elle publie Je ne parle pas la langue de mon père En 2007, L’Arabe comme un chant secret En 2008 elle publie Les femmes au bain En 2008 elle écrit Voyages en Algérie autour de ma chambre Résumé de L’Arabe comme un chant secret :

Césaire - Peau noire, masque blanc, Frantz Fanon - Qu’Allah bénisse la France, Abd al Malik - Je suis noir et je n’aime pas le manioc, Gaston Kelman - Tristes tropiques, Claude Lévi-Strauss - Lettres parisiennes. Autopsie de l’exil, Leila Sebbar et Nancy Huston Publications de la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration DESSINS, PEINTURES ET BANDES DESSINEES, PAR EXEMPLE : Petit Polio, Farid Boudjellal Carnets d’orient, Le Cimetière des princesses, Jacques Ferrandez Carnets de voyages, Titouan

faisait mal aux oreilles. » (Stendhal, la Chartreuse de Parme, 1838.) L’emploi de « nous, notre » fait apparaître un narrateur qui peut être identifié à Stendhal lui-même en train de créer son « héros ». trois ArticLes du Monde à consuLter • nancy Huston, « L’enfance n’est pas p. 39 drôle » (robert solé, 22 mai 2009) • Le roman et son péché originel (nicolas Weill, 24 avril 2009) p. 40 •dans les coulisses de la fiction (Patrick Kéchichian, 24 avril 2009) p. 41 dumas. 36

à explorer, tout est opaque ou morcelé, les points de vue sur un même objet se multiplient sans former une image nette ; le personnage n’est plus qu’une conscience sans certitudes, il est presque englouti. DEUX ARTICLES DU MONDE À CONSULTER • Nancy Huston, « L’enfance n’est pas drôle » p. 16 (Robert Solé, 22 mai 2009) • Figures de la Comédie : Rastignac dans le jeu de la société p. 17 (Josyane Savigneau, 13 août 1999) Caractérisation directe Le héros est d’abord caractérisé par sa désignation :

par Étienne Dobenesque et préfacé par Laurent Jeanpierre, Paris, Les Prairies Ordinaires, 2008. ■ 2. « Pour une “littérature-monde” en français », Le Monde, 15 mars 2007. Ce manifeste, signé notamment par Édouard Glissant, J. M. G. Le Clézio et Nancy Huston, fut suivi de la publication d’un ouvrage collectif dirigé par Jean Rouaud, Michel Le Bris et Eva Almassy, Pour une littérature-monde (Gallimard, 2007). Pour une critique de l’impensé orientaliste du manifeste, voir Camille de Toledo, Visiter le

lui faisait mal aux oreilles. » (Stendhal, La Chartreuse de Parme, 1838) L’emploi de « nous, notre » fait apparaître un narrateur qui peut être identifié à Stendhal lui-même en train de créer son « héros ». dEux ArticlEs du Monde à consultEr • Nancy Huston, « L’enfance n’est pas drôle » p. 16 (robert solé, 22 mai 2009) • Dans les coulisses de la fiction p. 17 (Patrick Kéchichian, 25 octobre 1996) 12 Le personnage de roman, du xviie siècle à nos jours Le personnage de roman, du xviie

invalide le récepteur comme interlocuteur. ( La maison hantée. Un procédé fantastique (de science-fiction) consiste à faire rentrer le référentiel dans l’émotif. C’est par exemple la maison hantée. Juron, insulte et blasphème. Un livre de Nancy Huston[24] distingue le juron, l’insulte et le blasphème. Le juron est une insulte faite à soi-même : c’est donc émotif. L’insulte est tournée vers l’autre : elle relève du conatif. Le blasphème est référentiel : il est tourné vers un « il » (Dieu, en