Pour une pilitique de la traduction entretien avec e . apter
À propos de :
Emily Apter, The Translation Zone: A New Comparative Literature, Princeton, Princeton University Press, 2005, 296 p., 28,95 $.
L'auteure du livre :
Emily Apter est professeure de littérature comparée à la New York University. Elle dirige la traduction anglaise du Vocabulaire européen des philosophies (Le Seuil, 2010) et prépare un livre intitulé Against World Literature? On the Politics of Untranslatability. Elle est aussi l’auteure de « Untranslatables: A World System » (New Literatery History, vol. 39, no 3, été 2008) et de « Translation After 9/11 », (Transit, vol. 2, no 1, 2005).
Propos recueillis par :
Hélène Quiniou (quiniou.helene@gmail.com) a traduit Adrian Johns, Katharine Park, Pedro Lemebel, Santiago Dabove, Marcus Rediker, Stuart Hall, Lorraine Daston et Peter Galison.
Kate Briggs a notamment traduit en anglais Michel Foucault et Roland Barthes. Elle anime actuellement un atelier intitulé « La traduction comme expérimentation » pour les étudiants du Master « Cultural Translation » à l’American University of Paris.
Contre la cosmopolitique d’une littérature mondiale qui présuppose que tout est traduisible, contre la dilution des conflits géopolitiques dans un multiculturalisme inoffensif qui n’est qu’un avatar de l’impérialisme, Emily Apter défend une politique de l’intraduisible. Cet entretien est l’occasion pour elle de revenir sur cette nouvelle philologie, dans laquelle la langue devient le levier d’une vision combative du monde.
Kate Briggs : Votre livre, The Translation Zone: A New Comparative Literature est sorti en 2006. Jusque-là, vos recherches s’étaient surtout focalisées sur la littérature des xixe et xxe siècles, la psychanalyse, les études culturelles et la « Théorie » (Theory) : comment la question de la traduction s’est-elle imposée à vous ?
Emily Apter : Je me suis mise à réfléchir à la traduction en termes de cursus universitaire quand