Portrait De Arnolphe

siècles les séparent) et bien que l’intrigue soit différente –il ne s’agit pas ici d’un tuteur qui veut épouser sa pupille- on observe dans ces deux œuvres une grande similitude, premièrement dans le thème, celui de l’autorité d’un père calculateur : Arnolphe cherche à épouser Agnès pour ne pas être cocu et Grandet veut qu’Eugénie fasse le mariage qui lui rapporte le plus d’argent. Les personnages aussi sont très proches : Agnès et Eugénie sont toutes deux innocentes, sans aucune culture, aucune connaissance

d’émouvoir en donnant une œuvre qui pourtant reste franchement comique. Et son génie est là. En face de la pure et courageuse Agnès, dont l’esprit se dégage, d’acte en acte, des liens qu’une éducation insensée lui avait imposés, Molière place l’absurde Arnolphe, non point terrible, comme certains comédiens l’ont compris, mais fantoche inconsistant et qui fait rire. Il y met Chrysale, en qui des commentateurs ont eu l’étrange idée de voir le porte-parole de Molière, alors qu’il incarne la platitude d’un

1663 voit défiler une série de pièces écrites en droit de réponse à la précédente. Molière répond à ses adversaires par La Critique de l'école des femmes. Edme Boursault, auteur attitré de l’Hôtel de Bourgogne, écrit alors une comédie intitulée Le Portrait du peintre, ou la Contre-critique de l’école des Femmes, Molière réplique à son tour avec son Impromptu de Versailles en caricaturant Boursault et les acteurs de l’Hôtel de Bourgogne. Et ainsi de suite : de Villiers répond par La Vengeance des Marquis

lui, et qui frappe le public* infiniment plus que les longs commentaires mesurés des raisonneurs* comme Philinte, Cléante du Tartuffe ou Béralde. Scapin, volontiers moralisateur, ironise sur les malheurs des amoureux et des pères; Dorine fait un portrait haut en couleurs de Tartuffe; aux yeux de Toinette, Argan, exploité par les médecins, est, non pas une dupe, mais "une bonne vache à lait" : Monsieur Purgon a dû tuer "bien des gens pour s'être fait si riche". En même temps, sous ces couleurs

défauts de tout le monde. Lorsque vous peignez des héros, vous faites ce que vous voulez; ce sont des portraits à plaisir, où l'on ne cherche point de ressemblance; et vous n'avez qu'à suivre les traits d'une imagination qui se donne l'essor, et qui souvent laisse le vrai pour attraper le merveilleux. Mais lorsque vous peignez les hommes, il faut peindre d'après nature; on veut que ces portraits ressemblent; et vous n'avez rien fait si vous n'y faites reconnaître les gens de votre siècle. En un

n’y a pas de narrateur, le personnage est ce qu’il dit, l'identité personnelle est donnée par le texte. Le personnage est tellement fondateur dans l'action théâtral que beaucoup de pièces sont le développement du portrait d’un personnage au cours de la pièce : l'étude du caractère ( Le Misanthrope , L’avare , Britannicus …). De ce point de vue là, le théâtre à tendance de s'approcher au roman en compensant la condensation du temps

modèle qu’est construite L’École des femmes, où Molière apporte, en outre, une variation originale au début de l’intrigue, le barbon Arnolphe, qui est très fort, est le clown blanc, alors que le jeune Horace est si naïf qu’il est presque l’Auguste. Mais voici que leur objet (Agnès) devient actif et renverse la situation en se révélant être le vrai clown blanc dont Arnolphe devient alors l’Auguste. Tout le problème dans les comédies est que nous trouvons dans la sphère du destinateur des personnages

devine aisément Musset sous le masque de Fortunio dans Le Chandelier, ou celui de Lorenzo dans Lorenzaccio. Mais parfois il faut approfondir la signification de l'oeuvre pour découvrir l'empreinte du vécu de l'auteur. Molière par exemple n'est ni Arnolphe, ni Alceste, ni Argan I, mais dans chacun de ces personnages, qu'il incarnait d'ailleurs sur scène, il y a tel ou tel aspect de sa personnalité. La Plaisanterie de Milan Kundera retrace les souffrances d'un jeune Tchèque qui n'est pas sans ressemblance

chute, une gaucherie physique, la répétition [verbale par exemple] ; par exemple, le personnage de Tartuffe dans « Tartuffe », il y a quelque chose de déréglé) - qui conditionne une distance affective qui rend possible le rire (par exemple : Arnolphe dans « L’Ecole des femmes » a des sentiments sincères, ce qui rend nécessaire des procédés. - où les anomalies n’ont pas de conséquences graves (la fin est plutôt heureuse ; par exemple, la fin du « Misanthrope » p. 167 : le départ d’Alceste

{draw:frame} Cécile et Valmont avant le viol de celle-ci. {text:soft-page-break} Victimes des hommes La prétention des hommes à maintenir les femmes dans la dépendance et l'ignorance est stigmatisée dans la figure de Gercourt, nouvel Arnolphe, dont Mme de Merteuil dénonce les « ridicules préventions pour les éducations cloîtrées » (L. 2, p. 36). Les deux libertins et leur victime Cécile au début du film. Victimes des conventions sociales La société confine les femmes dans