Soleil Couchant Théophile Gautier

Ton regard, infernal et divin, Verse confusément le bienfait et le crime, Et l'on peut pour cela te comparer au vin. Tu contiens dans ton oeil le couchant et I'aurore ; Tu répands des parfums comme un soir orageux ; Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore Qui fait le héros lâche et I'enfant

mal’’ (1857) Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D'aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes 10 Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.

des rimes, «crime» répondant à «abîme» et, à la façon de Rabelais, «vin» répondant à «divin». La deuxième strophe poursuit d’abord l’évocation du «regard» par cet «œil» qui reflète des moments symboliques qui sont, encore une fois, opposés : «le couchant et l’aurore». Puis, par une sorte de correspondance, le poète passe aux «parfums» qui lui furent toujours si chers, et, comme il les compare à «un soir orageux», on retrouve bien les parfums «corrompus» du sonnet ‘’Correspondances’’. L’allégorie

Corpus - Texte A. François René de Chateaubriand (1768-1848), Mémoires d’Outre-Tombe, première partie, livre III, chapitre 10, extraits (1848-1850) - Texte B. Gérard de Nerval (1808-1855), Sylvie, chapitre 2, extrait (1854) - Texte C. Théophile Gautier (1811-1872), La Morte amoureuse, extrait (1836) Texte A. François René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre- Tombe, première partie, livre III, chapitre 10, extraits (1848-1850) Le chapitre 10 correspond à l’année 1784. Fantôme d’amour Je me

Anthologie Poétique sur le temps qui passe. PREFACE : L'ennemi. Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage,Traversé çà et là par de brillants soleils ;Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils. Voilà que j’ai touché l’automne des idées,Et qu’il faut employer la pelle et les râteauxPour rassembler à neuf les terres inondées,Où l’eau creuse des trous grands comme des tombeaux. Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêveTrouveront

idéale où se côtoieraient Ruysdael pour ses ciels, Vermeer pour ses intérieurs, et enfin Claude Gellée, dit le Lorrain pour ses ports au coucher du soleil. Baudelaire, comme dans « Bohémiens en voyage »5, transpose des atmosphères picturales. Ce passage insensible à l’univers des paysagistes est perceptible dès les notations météorologiques : « Les soleils mouillés De ces ciels brouillés ». Ici le pluriel « ciels » au lieu de cieux désigne clairement un emploi artistique6. Notons que le poète joue

vers un avenir radieux. Le regard de l’observateur est aussitôt attiré par son chapeau sur lequel se dessinent en surimpression des scènes figurant un voyage idyllique : une chambre d’hôtel de grand standing, la silhouette d’un joueur de golf au soleil couchant, une famille modèle de blanc vêtue courant avec entrain sur une plage de sable blanc et fin, et enfin un petit îlot constitué de bungalows sur pilotis auquel mène un simple ponton au cœur d’un océan turquoise. Le nom de l’annonceur, Club Med

celle d’Hernani aussi bien sûr, mais lui, il est dans toutes…) Le personnage de Dona Sol est magistral parce qu’il est totalement mystérieux ; je l’appelle « la silencieuse » (de fait, elle parle peu) mais elle rayonne avec une force inouïe. Le soleil. Tout tourne autour d’elle… Le deuxième fil qui structure la pièce est psychanalytique : il met en scène l’intangibilité de la parole donnée. Cet engagement est lié à la figure écrasante du père. Une sorte de surmoi monstrueux et funeste. On ne

idéale où se côtoieraient Ruysdael pour ses ciels, Vermeer pour ses intérieurs, et enfin Claude Gellée, dit le Lorrain pour ses ports au coucher du soleil. Baudelaire, comme dans « Bohémiens en voyage »5, transpose des atmosphères picturales. Ce passage insensible à l’univers des paysagistes est perceptible dès les notations météorologiques : « Les soleils mouillés De ces ciels brouillés ». Ici le pluriel « ciels » au lieu de cieux désigne clairement un emploi artistique6. Notons que le poète joue

Invitation au Voyage Mon enfant, ma soeur, Songe à la douceur D'aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Des meubles luisants, Polis par les ans, Décoreraient notre chambre ; Les plus rares fleurs Mêlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l'ambre