Suaire

Crâne Des corbeaux lancinants et des panthères noires Qui jadis aimaient tant à triturer ma chair. Vieux cul-de-lampe Le ciel était charmant, la mer était unie ; Pour moi tout était noir et sanglant désormais, Hélas ! et j’avais, comme en un suaire épais, Le cœur enseveli dans cette allégorie. L’Amour est assis sur le crâne De l’Humanité, Et sur ce trône le profane, Au rire effronté, Dans ton île, ô Vénus ! je n’ai trouvé debout Qu’un gibet symbolique où pendait mon image... Ah

au pillage de Constantinople en 1204, de nombreuses reliques peuvent être achetées par les institutions ecclésiastiques ou les grands laïcs. Seulement de nombreuses reliques ont des authenticités douteuses (création d’un marché de reliques). *Saint Suaire (linge ayant recouvert le visage de Jésus après sa mort) est présent dans plus de 40 lieux différents. → Des querelles entre la papauté et les empereurs : - Excommunication de Henri IV (empereur du Saint-Empire de 1084 à 1105) par le Pape Grégoire

batèche de moi dans mes yeux d’enfant Les bulles du délire les couleurs débraillées le mutisme des bêtes dans les nœuds du bois du chiendent d’histoire depuis deux siècles et me voici sortant des craques des fentes des soupiraux ma face de suaire quitte ses traits inertes je me dresse dans l’appel d’une mémoire osseuse j’ai mal à la mémoire car je n’ai pas de mémoire dans la pâleur de vivre et la moire des neiges je radote à l’envers je chambranle dans les portes je fais peur avec ma voix

toutes les actualités. Evoquons, pour mémoire, ses origines funéraires (imago : moulage en cire du visage des morts), rappelons d'autres mythes fondateurs de notre culture occidentale chrétienne : Dieu créant l’homme « à son image », ou encore le Saint Suaire tendu au Christ par Véronique – la vera icon... N'oublions pas que son rang, dans la hiérarchie des genres codifiée en 1667 par André Félibien dans une préface des Conférences de l'Académie, le positionnait en deuxième place derrière l' "histoire"

Mme Vauquer ressent même du désir envers lui : ‘’Madame Vauquer se coucha le soir en rôtissant, comme une perdrix dans sa barbe, au feu du désir qui la saisit de quitter le suaire de Vauquer pour renaître en Goriot’’ (page 43). Elle pense devenir une noble dame en se liant à Goriot, uniquement pour sa possession d’argent. Madame de l’Ambermesnil approuve les pensées de Madame Vauquer et elle voit en lui l’homme parfait. Elle

valeur parce qu’elle donne la vie. Ou bien la nature, irréductible au tableau. Mais le Vieux Capitaine est annoncé. L’armée étrange aux cris sévères emporte le ciel de Vincent. Ailleurs, bien loin d’ici !Trop tard ! Michon a tissé le plus beau des suaires au moujik. Roulin est mort sur le motif. Il gît dans l’étendard du dernier soupir ; pas les trois couleurs, non, ni le rouge de Rossel ou Rigault, mais le paysage jaune de chrome numéro trois, le pur soleil. ----------------------- [1] MICHON, Pierre

prière en pleurs s'exhale des ordures, Et d'un rayon d'hiver traversé brusquement; Michel-Ange, lieu vague où l'on voit des Hercules Se mêler à des Christs, et se lever tout droits Des fantômes puissants qui dans les crépuscules Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts; Colères de boxeur, impudences de faune, Toi qui sus ramasser la beauté des goujats, Grand cœur gonflé d'orgueil, homme débile et jaune, Puget, mélancolique empereur des forçats; Watteau, ce carnaval où bien des cœurs

becs et toutes les mâchoires Des corbeaux lancinants et des panthères noires Qui jadis aimaient tant à triturer ma chair. Le ciel était charmant, la mer était unie ; Pour moi tout était noir et sanglant désormais, Hélas ! et j’avais, comme en un suaire épais, Le cœur enseveli dans cette allégorie. Dans ton île, ô Vénus ! je n’ai trouvé debout Qu’un gibet symbolique où pendait mon image... Ah ! Seigneur ! donnez-moi la force et le courage De contempler mon cœur et mon corps sans dégoût ! CXVII

humait en homme si sûr de toujours avoir sa tabatière pleine de macouba, que le jour où monsieur Goriot s'installa chez elle, madame Vauquer se coucha le soir en rôtissant, comme une perdrix dans sa barde, au feu du désir qui la saisit de quitter le suaire de Vauquer pour renaître en Goriot. Se marier, vendre sa pension, donner le bras à cette fine fleur de bourgeoisie, devenir une dame notable dans le quartier, y quêter pour les indigents, faire de petites parties le dimanche à Choisy, Soissy, Gentilly;

tableau. Au centre, le Christ, mort, la vierge Marie, St Jean, et les deux commanditaires (costumes plus contemporains). Panneaux latéraux : a gauche Marie Madeleine (pour le pot) ou Sainte Barbe (vetements + la tour au fond) et à droite : elle tient le suaire du Christ avec le visage de Jesus (Sainte Face) c’est donc Sainte Véronique. - «  Polyptique du Jugement dernier », Beaune, Hôtel – Dieu (œuvre commandée pour cet hôtel, toujours conservée la bas), in situ, 1443 – 1452, huile sur bois, 215 x 560