Suaire

Commune de Paris, la colonne Vendôme à terre, 16 mai 1871 AUGUSTE BELLOC, Quatre vues stéréoscopiques «obscènes», vers 1860 EUGÈNE APPERT, Massacre des dominicains d’Arcueil, Paris, 1872 NAPOLÉON SARONY, Portrait d’Oscar Wilde, 1882 SECUNDO PIA, Le Suaire de Turin, 1898 MAX PRIESTER ET WILLY WILCKE, Bismarck sur son lit de mort, 1898 RUDOLF LEHNERT ET ERNST LANDROCK, Portrait de jeune homme, vers 1910-1914 LEWIS HINE, Texas Cotton Picker, 1912 FRANCES GRIFFITHS, Fairy Offering Flowers to Iris, 1920

la prière en pleurs s’exhale des ordures, Et d’un rayon d’hiver traversé brusquement ; Michel-Ange, lieu vague où l’on voit des Hercules Se mêler à des Christs, et se lever tout droits Des fantômes puissants qui dans les crépuscules Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts ; Colères de boxeur, impudences de faune, Toi qui sus ramasser la beauté des goujats, Grand cœur gonflé d’orgueil, homme débile et jaune, Puget, mélancolique empereur des forçats ; Watteau, ce carnaval où bien des cœurs illustres

en pleurs s'exhale des ordures, Et d'un rayon d'hiver traversé brusquement; 11 Michel-Ange, lieu vague où l'on voit des Hercules Se mêler à des Christs, et se lever tout droits Des fantômes puissants qui dans les crépuscules Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts; Colères de boxeur, impudences de faune, Toi qui sus ramasser la beauté des goujats, Grand cœur gonflé d'orgueil, homme débile et jaune, Puget, mélancolique empereur des forçats; Watteau, ce carnaval où bien des cœurs illustres

saumâtre du fleuve. Nous flottons sur le dos, le ventre enflé nos yeux fixent le soleil nous n'avons plus d'yeux, mais des orbites qui gardent captives des images. Notre peau n'est plus notre peau. On nous l'a retirée comme une robe volée comme un suaire prêté. Les brûlures glissent comme le souvenir de nos larmes et nous restons sans miséricorde. Est-ce un orage ou est-ce le portrait de notre défaite se dessinant dans les nues? Vaincus nous le sommes par nous-mêmes et l'abîme est notre héritage.

entre deux chandeliers qui brûlaient. Emma, le menton contre sa poitrine, ouvrait démesurément les paupières ; et ses pauvres mains se traînaient sur les draps, avec ce geste hideux et doux des agonisants qui semblent vouloir déjà se recouvrir du suaire. Pâle comme une statue, et les yeux rouges comme des charbons, Charles, sans pleurer, se tenait en face d’elle, au pied du lit, tandis que le prêtre, appuyé sur un genou, marmottait des paroles basses. Elle tourna sa figure lentement, et parut saisie

Isle = incarnation du bonheur Les deux dernières strophes entièrement pris par l’auteur, tout renvoie à l’amour : champs lexical de l’obscurité Ceps tordus → vision d’horreur, apparaît sous la métaphore des ossuaires (os humains) + morbide avec les suaires (couleur blanche du cadavre et du drap) Gésir → çi-gît → ici est couché → désigner la mort, état allongé du mort Morfondus → Mort/fondus → évoque la disparition Chien → seule chose vivante, prêt à nous sauter dessus Dernière strophe = confirmation

Comment servir l’homme – J.F Laguionie, « Autostop » dans Les Puces de sable, 1980 – Richard Matheson, Cycle de survie, Les Mondes macabres, Casterman – Jacques Sternberg, « Le Rideau » dans Contes glacés, Marabout, 1974 – Michel Tournier, « Les Suaires de Véronique » dans Le Coq de bruyère © Éditions Magnard, 2004 www.magnard.fr 

Santa Maria della Salute (1631-1687), élevée en ex-voto après la peste de 1630, est considérée comme le chef-d’œuvre de Longhena. Les compositions de Guarino Guarini à Turin renforcent la théâtralité des lieux : la coupole de la chapelle du Saint-Suaire (1667-1694), qui s’élève à une hauteur inhabituelle, exprime la brisure de la perspective traditionnelle. 4 L’art baroque en Espagne : 1590-1690 4.1 Peinture baroque espagnole Le baroque espagnol du XVIIe siècle n’aura guère été influencé

2Dissertation d’histoire : Se préparer à l’au-delà dans un temps de malheurs (XIVème-XVème siècle) De nombreuses œuvres d’arts réalisées aux XIVème et XVème siècles traduisent une représentation de plus en plus fréquente de l’au-delà par les fidèles. Ainsi est peinte en 1424 la Danse macabre du cimetière des Innocents à Paris qui constitue la première « danse macabre » ; une farandole de squelettes qui entraîne les Hommes, membres du clergé et laïques, riches

cercueil Où séjourne l’ombre abhorrée, Hélas ! et qu’il aura lui-même dans la mort De ses jours généreux, encor pleins jusqu’au bord, Renversé la coupe dorée,   Et que sa mère, pâle et perdant la raison, Aura vu rapporter au seuil de sa maison, Sous un suaire aux plis funèbres, Ce fils, naguère encor pareil au jour qui naît, Maintenant blême et froid, tel que la mort venait De le faire pour les ténèbres ;   Il ne sera pas dit qu’il sera mort ainsi, Qu’il aura, cœur profond et par l’amour saisi, Donné sa