Une Grande Héroïne Romanesque

peut se questionner sur l’influence du roman sur le lecteur voire même sur ses aspirations. Par exemple, peut-on reprocher au roman d’entretenir les rêves et illusions du lecteur ? Apparemment non, pourtant on peut trouver de nombreuses œuvres romanesques qui montrent que le roman peut entretenir, voire alimenter les rêves et illusions de ce dernier. Apparemment, le roman n’entretient pas les rêves et illusions du lecteur. En effet, on peut noter que certains romans sont terre-à-terre, ils brisent

dramatiquement dévoilés, mariages consanguins avec leurs étonnantes conséquences, belles héroïnes, héros encore plus beaux et, bien sûr, fin heureuse ». Bref, tous les ressorts du roman fantastique ou dramatique sont poussés à l’extrême dans ces contes que l’écrivain a nourris de son expérience de lecteur informé. Michel Tremblay a compris très tôt les inexactitudes de la fiction, aidé en cela par sa mère et sa grand-mère qu’il décrit dans Un ange cornu avec des ailes de tôle comme des lectrices affamées

Beatrice Didier a fait une observation révélatrice sur le nom du caractère principal du roman de Flaubert : Emma Bovary. Le nom lui-même indique le conflit fondamental qui crée son histoire tragique: « Le prénom est tout empreint de rêves romanesques et romantiques, tandis que le nom possède cette solidité normande et bovine, comme si le rapprochement même du nom et du prénom suffisait à définir le drame de l’héroïne. »(13). Pourtant, même si le mariage bourgeois avec Charles est l’obstacle

contes philosophiques du XVIIIème siècle, les romans visent souvent à véhiculer des valeurs morales ou encore à proposer une leçon de vie. Dans son premier roman, Une Vie, Guy de Maupassant met en scène Jeanne qui, lorsqu’elle imagine un avenir romanesque, a certes quelque chose d’Emma Bovary. Cependant, elle ne cherche pas à vivre ses rêves et se contente de subir les malheurs et les déceptions. Sa servante, Rosalie, énonce une sentence pleine de sagesse et de simplicité qui clôture l’œuvre et lui

dégénérescence. Il est difficile, au vu de ces trois phénomènes­­­­(rareté de l’analyse critique, importance de l’histoire politique et pauvreté supposée de la production littéraire) de démêler les causes des effets. À cet égard, l’étude du genre romanesque semble particulièrement problématique. Entre Marivaux et Laclos, d’une part, 1. Nous parlons ici en termes de découpages traditionnels sur lesquels repose l’histoire littéraire des décennies passées. C’est elle qui a généré l’état de la recherche

Colette ou le roman d’une vie 52 • Personnages de fiction ou doubles transparents de l’auteur ? 55 • La frontière entre le réel et l’imaginaire 58 2. L’œuvre de Colette, entre autobiographie et roman, une autofiction ? 60 • Entre genre romanesque et nouvelles à caractère autobiographique 60 • Pacte autobiographique ou pacte d’intimité ? 62 • L’espace identitaire de l’auteur 64 3. Libérer son inconscient, se rassembler en s’éparpillant 67 • Personnages aux identités défaillantes

les grands bonnets des paysannes se soulevèrent, comme des ailes de papillons blancs qui s'agitent » (ligne.24). Cependant l'emploi excessif de ses poncifs montre que la déclaration se déroule selon un scénario, une stratégie envisagée par Rodolphe pour arriver à ses fins et gagner le cœur d'Emma. Lorsque celle-ci succombe à ses paroles avec facilité « Oh merci ! Vous ne me repoussez pas ! » (ligne.19), Flaubert cherche à montrer sa naïveté et son désespoir de vivre comme l'une des héroïnes des

Thérèse Desqueyroux, François Mauriac nous présente l’univers austère de la bourgeoisie, et celui de Thérèse enfermée dans ce monde, derrière les « barreaux d’une famille » où ses rêves de libertés non pas lieu d’être. C’est donc dans ces univers romanesques que les écrivains donnent naissance à leurs personnages. Quel que soit l’auteur, les personnages occupent une place centrale dans le roman. L’intrigue est basée sur leurs agissements. Le choix des personnages, de leur rôle, de leurs caractéristiques

l’héroïne éponyme à l’esprit romanesque à son mari, un bourgeois matérialiste et prosaïque. L’extrait étudié se situe au chapitre 7 de l’œuvre. Madame Bovary nous y dévoile ses rêves et ses fantaisies avant de se confronter à la réalité toute autre dans laquelle elle vit. Questions possibles : * Comment s’exprime l’ironie de l’auteur dans cet extrait ? * Quelle image de la vie conjugale se dégage de cet extrait ? * En quoi Madame Bovary apparait comme une héroïne romantique ? Plans possibles :

intimes, cela favorise la proximité avec le personnage, effet attendu du point de vue interne, de même, nous pouvons voir que certaines descriptions sont vues à travers les yeux d'Emma : "elle s'étonna de son visage. Jamais elle n'avait eu les yeux si grands, si noirs, ni d'une telle profondeur" ici, le narrateur s'efface derrière le personnage d'Emma, seule sa perception est retranscrite par l'utilisation du point de vue interne. Nous remarquons donc que les focalisations omniscientes et internes sont