10 Transnationalisme
Le postulat qui confère aux États le statut d’acteur le plus important des relations internationales fait généralement l’unanimité au sein de la communauté des spécialistes. Or, si dans certains paradigmes dits plus conservateurs l’État est l’unique protagoniste de la discipline, les approches transnationalistes considèrent l’existence et l’importance des acteurs non-étatiques.
Les interactions transnationales
D’abord, le transnationalisme peut être défini comme un monde multicentré, complexe, constitué d'acteurs relativement autonomes qui a émergé, avec ses structures, ses processus, et ses propres règles de décision. Les acteurs "libres de souveraineté" de ce monde multicentré sont les entreprises multinationales, les minorités ethniques, les gouvernements locaux, les bureaucraties, les associations professionnelles, les partis politiques et les organisations transnationales… Individuellement, et parfois ensemble, ils entrent en compétition, sont en conflit, coopèrent ou interagissent réciproquement avec les acteurs "contraints par la souveraineté" du monde statocentré.
Ce phénomène a été rendu possible par la disparition des frontières engendrée par la mondialisation, qui a également intensifié les échanges commerciaux financiers et pas uniquement le développement des moyens de communications et de transport. En effet, l’affaiblissement des frontières amène des échanges sociaux et de populations (migrations) malgré les limites qu’essaient de renforcer les pays riches. Cela a pour conséquence l’ouverture d’un monde très perméable aux interactions à travers les frontières nationales. Ainsi, la notion de monde multicentré correspond à l’existence pas de quelques acteurs supplémentaires mais de milliers d’entre eux.
Le transnationalisme peut donc être vu comme des relations régulières