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En France, certains des flux migratoires parmi les plus importants ont partie liée avec le passé colonial et certaines des politiques mises en place à l’égard des étrangers ont d’abord concerné de manière spécifique les travailleurs algériens. À partir de la décennie 990, sous l’effet de plusieurs facteurs, l’immigration se voit appréhendée selon des problématiques et des représentations nouvelles en même temps que s’affirme une véritable politique d’intégration. Mais l’élection présidentielle de 2002 va avoir pour conséquence un approfondissement de cette politique – mise en place d’un service public de l’accueil des immigrés, reconnaissance de leur apport à l’histoire de la nation, création de la HALDE –, avec le souci de prendre en compte les primo-arrivants, les immigrés et leurs enfants, mais aussi la société dans son ensemble. Si, dans quelques-unes de ses orientations, la politique d’intégration ainsi définie a pu être victime de décisions préjudiciables, elle n’en continue pas moins à guider l’action des pouvoirs publics. C. F.
Q
uelque cinquante ans après la fin de la guerre d’Algérie, l’intégration reste une politique pleine d’ambiguïtés. Comme souvent en France, il y a d’abord une querelle de mots : faut-il parler d’insertion, d’assimilation ou d’intégration ? On constate que le vocabulaire a fluctué selon les appartenances politiques mais aussi selon les époques, les termes pouvant se différencier ainsi : le premier renvoie à une situation où l’immigré garde dans le pays d’accueil l’ensemble de ses particularités culturelles ; le deuxième au contraire postule une transformation du nouvel arrivant, lequel va progressivement abandonner toutes ses spécificités antérieures ; le troisième – celui qui prévaut désormais dans le discours officiel – désigne un processus qui « demande un effort réciproque [à l’immigré et à la