A quoi doivent-nous obéir ?
En effet, l’Etat utilise avant tout la peur pour gagner l’obéissance des citoyens. La menace directe de se faire exécuter, ou celle de finir en prison, peut forcer l’obéissance aux règles imposées par l’Etat. Une peur qui passe donc par une force physique mais pas seulement. En effet, comment garantir et la peur et l’obéissance à chaque instant, à chaque endroit ? La menace n’est donc pas seulement directe mais indirecte, de manière psychologique. En prenant le bus, je me dois de payer pour profiter du transport, car si je ne paie pas et que je me fais arrêter, je risque une amende. Que l’Etat utilise une contrainte physique, la prison, ou une contrainte psychologique, le risque de sanction, et même si cela est légal, c’est-à-dire, en accord avec la loi, …afficher plus de contenu…
Mais l’obéissance a-t-elle une valeur morale ? J’ai peur, donc j’obéis. C’est plus facile, donc j’obéis. C’est la règle, donc j’obéis. Dans ces affirmations, je ne cherche pas à savoir si l’action qui découlera de mon obéissance sera « bien » ou « mal », car l’obéissance n’est pas motivée que par cette raison. Aussi, de manière générale, ne pouvons-nous pas établir que l’obéissance ne devrait en aucun cas représenter un devoir ? Car si obéissance rime avec conformité et servilité, comment envisager qu’elle puisse être utile à l’individu ? « L'obéissance n'est pas toujours l'esclavage mais tout esclavage est basé sur l'obéissance » affirme Ardit Beqiri. Si la sécurité et la peur sont les seuls motifs de l’obéissance, la légitimité même de cette notion est alors remise en question. Que l’on m’ordonne d’obéir, ou que ma raison m’y pousse, dans un cas comme dans l’autre, les motivations ne sont pas