Faut-il rester fidèle?
On touche ici à un aspect très important de la notion de fidélité, ou, de sa signification pour tout homme : en effet, rester fidèle, cela revient à " rester le même ". S’il est nécessaire, alors, de rester fidèle, ce n’est plus tant en un sens moral ou social, mais métaphysique : c’est sans doute parce que la fidélité a une fonction d’intégrité, en ce qu’elle me permet de m’accepter moi-même, en ce qu’elle donne à ma personne une unité, une permanence…N’y a-t-il pas lieu de s’interroger sur la possibilité même de cette vertu ? Est-il vraiment possible de rester fidèle, sans porter atteinte à ma personnalité ou à celle des autres ? I.e., en définitive, doit-on toujours rester fidèle ? Rester fidèle, est-ce toujours un devoir moral …afficher plus de contenu…
Elle présuppose en effet que :(1) on reste toujours le même : on n’évolue pas, on ne change pas ;(2) qu’il faut rester le même : il ne faut pas changer, évoluer ;(3) les circonstances ne changent pas : le monde reste le même, toutes les situations se ressemblent ;(4) il n’y a donc pas de circonstances exceptionnelles (cf. fait que la morale vaut pour tous les êtres raisonnables).Il nous faut voir si tous ces présupposés sont valides ou non.Nous l’avons dit avec Spinoza : l’homme n’est pas un dieu. Il vit dans le temps et dans un monde gouverné par la contingence. I.e. : les circonstances dans lesquelles nous agissons sont toujours variées, originales. Or, si l’homme, comme les circonstances, n’est jamais tout à fait le même, le problème de savoir si la