L’AFRIQUE A PARCOURU un long chemin. Pendant les décennies qui ont suivi l’indépendance, les pays d’Afrique subsaharienne ont connu des troubles civils et des politiques économiques faisant alterner freinage et relance de l’activité, ce qui a entraîné instabilité macroéconomique et forte inflation. Les routes, les voies ferrées, les ports et les infrastructures électriques se sont délabrés.
De plus, des facteurs extérieurs sont souvent venus aggraver la situation : des périodes de sécheresse se sont succédé et les prix des matières premières ont fluctué. Les pays riches en ressources naturelles telles que le pétrole, l’or, le cuivre et les diamants ont souvent été victimes de la «malédiction des ressources», qui a aggravé le sort d’une grande partie de leur population. Tout en apportant leur soutien au continent, les donateurs extérieurs n’ont pas toujours financé des projets offrant un rendement économique suffisant ou répondant aux besoins de développement locaux. Les uns après les autres, les pays ont vu leur dette s’accroître jusqu’à devenir insoutenable.
Enfin, l’Afrique est frappée par le double fléau du paludisme et du VIH/sida, qui ont eu des effets dévastateurs sur les plans économique et humain.
Pourtant, les choses semblent s’améliorer dans l’ensemble du sous-continent. Dans la plupart des pays d’Afrique, les dirigeants sont désormais choisis démocratiquement. La prise de décision devient plus participative en s’appuyant davantage sur la société civile. Le nombre de pays en crise a diminué, même si des conflits persistent dans certains pays et régions. Menées avec détermination, les politiques macroéconomiques et les
L’Afrique doit mettre à profit ses succès récents pour rattraper son retard
Abdoulaye Bio-Tchané et Benedicte Vibe Christensen
Afrique : le
Finances & Développement Décembre 2006 9 réformes économiques portent leurs fruits : les économies se développent plus vite et de façon plus stable qu’auparavant,
et