Amitié et coépouse dans une si longue lettre
Introduction :
Parler de l’image de la femme du Sénégal telle quelle est vue par Mariama Bâ dans Une si longue lettre, selon la tradition africaine et la religion musulmane, est inévitable. A travers Ramatoulaye, son personnage principal et la technique épistolaire choisis sciemment pour plaider la cause de la femme, l’auteur nous conduit dans sa conception romanesque. Elle nous y montre la considération générale accordée à la femme dans tous les domaines de la vie au Sénégal. En tout et pour tout, la femme – jeune ou mature soit-elle, est vouée au silence en dépit de la gravité de ses peines. Ses droits sont taillés à la hauteur de la volonté de l’homme. Il en est même en amour. On le verra avec le cas des foyers de Ramatoulaye et de celui de Aïssatou, deux amies de très longue date dont les maris s’étaient engagés en de nouvelles aventures amoureuses contre toute attente de leurs épouses respectives. Ni la coutume ni la religion musulmane n’ont, ici, réservé aucun droit à ces deux femmes même au sujet de ce qui les concerne très intimement chacune. Binetou et La petite Nabou, les coépouses qui leurs avaient été adjointes au nom de ces sacrées institutions i Un tel comportement rebelle de Ramatoulaye ne fut pas gratuit. Il était porteur d’un message pour le compte de la femme sénégalaise liée par la coutume. Ramatoulaye manifestait ainsi son mécontentement contre cette sacrée coutume, cette religion musulmane et leurs représentants. Dès lors, nous allons dans la dynamique d’une analyse critique articuler notre réflexion, autour de l’amitié et de la polygamie dans une « si longue lettre de Mariama Ba »
Amitié et Coépouse
Ramatoulaye s’engageait en une lutte ayant pour objectif fondamental la libération et l’émancipation de la femme opprimée par l’homme. Ramatoulaye et Aïssatou, son amie, sa condisciple en étaient chargées comme le stipule le passage suivant :
« Nous étions des véritables