Analyse littéraire sur paul et virginie de bernadin de saint-pierre
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Bernadin de Saint Pierre a, très tôt dans la vie, été fasciné par le lointain. Un voyage à la Martinique à l'âge de douze ans, puis sur l'île Maurice n'ont pas peu fait pour développer chez lui un sensibilité qui trouvera dans le préromantisme et dans l'amitié de Jean-Jaques Rousseau une terre d'élection. «Le temps qui passe...» est extrait de son roman Paul et Virginie, la plus célèbre de ses oeuvres, qu'il publie en 1788. Un vieillard a été le témoin privilégié de la vie de deux femmes, Mme de la Tour et Marguerite, qui ont trouvé refuge avec leurs enfants, Paul et Virginie, dans une sorte de paradis terrestre. Élevés comme de «bons sauvages», ils sont tombés amoureux l'un de l'autre; mais, malheureusement, rattrapée par la civilisation, Virginie a été contrainte de se rendre à Paris, laissant Paul à son désarroi. Très caractéristique de la manière de Bernadin de Saint-Pierre, cette page porte nettement les marques du romantisme; cela se voit, entre autres, dans la libération du sentiment, dans la mélancolie et dans le sentiment de la nature.
Virginie avait l'habitude, par altruisme, de planter la semence des fruits qu'elle mangeait. Quelque temps avant son départ pour la France, la jeune fille avait ainsi planté un papayer que Paul, sidéré, retrouve, deux ans plus tard, de la taille d'une arbre adulte. Sa réaction ambivalente: il voit dans cette croissance rapide l'image du temps qui passe et le rappel de l'absence de sa bien-aimée, mais aussi une manifestation de sa bonté. L'arbre devient pour le jeune homme une sorte de refuge de sa mélancolie, refuge où ils peut méditer - et c'est là l'idée maîtresse du texte- sur la transformation des êtres et des choses qui rend manifeste la brièveté de la vie.
D'abord, cette page est tout entière axée sur l'impression des sentiments des personnages. Le récit, fait à la première personne, même si le narrateur n'est pas ici «acteur» mais «observateur», dépeint d'avantage les émotions que les événements. Si le narrateur