Sorti en 1948, Le voleur de bicyclette est un film italien réalisé par Vittorio De Sica. Il s’inscrit dans le mouvement néo-réaliste qui fait une rupture avec le cinéma classique et se propose de mettre en évidence les retombées négatives de la seconde guerre mondiale sur la société italienne dont les membres croupissent dans la misère et subissent les affres du chômage. Bref, une société en pleine dégénérescence économique qui paye cher les conséquences fâcheuses de la guerre. En effet, le réalisateur met en scène un ouvrier qui souffre du chômage depuis deux ans et qui doit récupérer sa bicyclette mise en gage pour travailler comme colleur d’affiches. Pour y parvenir, sa femme vend sa seule paire de draps en vue d’aider son mari à s’engager dans son nouvel emploi. Cependant, la bicyclette, symbole des rêves d’Antonio, est volée par un jeune homme au premier jour du travail. Le protagoniste porte plainte auprès de la police qui lui conseille de retrouver lui-même le voleur. Aussi décide-t-il avec son fils de faire la quête. Désespéré, Antonio vole une autre bicyclette. Toutefois, il est rattrapé par la foule qui le brutalise. Ainsi, le film se termine sur le désenchantement du protagoniste dont la quête se solde par l’échec. La séquence qui nous est proposée fait partie des séquences les plus importantes du film dans la mesure où elle renvoie au titre du long métrage qui résume l’événement principal, amorce l’action et tient le spectateur en haleine, lequel dès la scène d’ouverture sait qu’il s ‘agit d’un vol. cette séquence qui constitue le point d’orgue du film, est composée de trente sept plans qui s’étendent quasiment sur trois minutes et demi. En quoi donc constitue-t-elle le début de la chute du protagoniste et illustre-t-elle les caractéristiques du mouvement néo-réaliste ?
Pour répondre à cette question, notre analyse s’articulera autour de trois volets : un récit micro-narratif, le déclin du protagoniste : le passage de l’espoir au désespoir et