Antoine Adam affirme que « Les œuvres vivantes sont celles qui, à travers les siècles, continuent d’éclairer, d’enchanter ou d’émouvoir ». Est-il vrai que les ouvrages qui sont amenés à traverser le temps sont ceux qui informent, renseignent, guident (éclairer) le lecteur ou alors l’émerveillent et lui parlent au cœur (enchanter et émouvoir) ?
Ces œuvres intemporelles, celles qui survivent à leur époque et passent à la postérité véhiculent des idées ou idéaux universels, soulèvent des problèmes récurrents ou émeuvent d’une façon ou d’une autre les générations futures de lecteurs.
Prenons les philosophes du XVIIIe, le siècle des Lumières ; le terme allemand « Erklärung » met en évidence le désir des philosophes de guider le public en l’informant. Ils ont contribué en autre à mettre en lumière et à faire progresser dans les mentalités des valeurs intemporelles comme la tolérance, la liberté d’expression, de pensée et de religion.
Voltaire, en écrivant le conte philosophique Candide (1759), dénonce l’organisation sociale, politique et religieuse de son époque. Cette œuvre a connu un vif succès car, à travers un conte satirique et ironique, Voltaire critique le fanatisme, la guerre, l’intolérance, l’esclavage et l’injustice. Et cet écrit est toujours vivant aujourd’hui ; il trouve un écho en ce XXIème siècle dans lesquels les maux soulevés par Voltaire perdurent toujours, trois siècles plus tard : les guerres, le fanatisme religieux, l’exploitation d’êtres humains, le racisme, l’intolérance
Montesquieu, en écrivant les Lettres persanes (1721) se livre à une critique également satirique des mœurs et des institutions françaises à travers la religion, la morale, la politique, les lois. Ces sujets de société sont toujours d’une actualité brûlante et donnent à cet ouvrage une connotation universelle.
Si l’on se penche sur le domaine politique, L’esprit des lois de Montesquieu (1748) a aussi une résonance toujours actuelle. Dans cette œuvre, l’auteur préconise la