Apollinaire a pour devise « j'émerveille ». Dans quelle mesure celle ci s'applique au recueil Alcools et pensez-vous que cela soit la seule fonction de la poésie ?

« On peut être poète dans tous les domaines : il suffit que l'on soit aventureux et que l'on aille à la découverte ». A travers cette citation d’Apollinaire, nous pouvons envisager sa vision du poète : personne à la recherche de la nouveauté et de l'inconnu. Étant l'un des plus grands poètes français du XXème siècle, il se considère donc grâce à son art comme un aventurier. Mais il dit aussi avoir émerveillé par sa poésie. Nous pouvons donc lire en ces mots sa propre définition de l’émerveillement qui serait : l'émerveillement est le fruit de la recherches de l'originalité. La parution d' Alcools, recueil de poèmes emblématiques de son œuvre, n'est pas passée inaperçu et fut reçu non pas sans engendrer de controverse. En effet son écriture dénuée de ponctuation et ses sujets abordés parfois dérangeants furent sujet à de nombreuses polémiques. Mais cela n'a pas découragé Apollinaire qui s'appropria par la suite la devise :« j’émerveille ». Nous pouvons donc nous demander en quoi le recueil Alcools d'Apollinaire émerveille-t-il ? Est-ce le seul enjeu de la poésie ? Nous allons donc étudier l'émerveillement d'Alcools dans un premier temps provoqué par le lyrisme et la beauté de ces poèmes, puis dans un second temps à travers son regard nouveau sur la société. Nous verrons ensuite si la poésie à d'autres fonctions que d’émerveiller. Le pont Mirabeau pourrait être vu comme le symbole du lyrisme chez Guillaume Apollinaire. Car tout en faisant appel aux ressentis classiques tel que l'amour, il laisse toujours apparaître une pointe de mélancolie et de fatalité dans ses vers. Ainsi il écrit « Passent les jours et passent les semaines Ni temps passé Ni les amours reviennent Sous le pont Mirabeau coule la Seine ». Grâce à la répétition du verbe passer, il exprime le temps qui dure après une