Cet ouvrage collectif dirigé par Élisabeth Bautier est composé de neuf chapitres répartis dans trois parties distinctes. La première partie situe l’école maternelle dans une perspective historique en retraçant les principales missions qui lui étaient assignées : la protection, l’éducation, l’apprentissage. Aujourd’hui, l’école maternelle tend à devenir une école, c’est-à-dire un espace d’apprentissage. Cette transformation justifie logiquement l’objectif que s’assignent ensuite les auteurs dans les deuxième et troisième parties de l’ouvrage et qui consiste à identifier empiriquement et à problématiser théoriquement les obstacles rencontrés tant par les enseignants que par les élèves dans la fabrication d’un rapport au savoir à l’école maternelle. Si certains chapitres auraient pu mûrir davantage avant publication, l’ouvrage constitue cependant un ensemble intégré dont la cohérence se noue autour d’une distinction centrale entre « le faire » et « l’apprendre » à l’école maternelle. Cette distinction actualise, au niveau de l’école maternelle, une réflexion dont on trouve des traces dans la plupart des travaux de l’équipe ESCOL depuis plusieurs années et qui s’enracine, notamment, dans les travaux de Basil Bernstein : le fait pour l’élève d’être en train de faire quelque chose en classe (qu’il s’agisse d’un exercice systématique ou d’une activité globale) ne signifie pas nécessairement que ce dernier est en train d’apprendre quelque chose, et ne suffit en tout cas pas à définir (ni pour lui, ni pour son professeur) ce qu’il est éventuellement en train d’apprendre. L’école maternelle au sein de laquelle le « faire » (colorier, dessiner, jouer, se mouvoir) tient une place centrale, mais qui aujourd’hui poursuit en même temps des objectifs d’apprentissage, constitue à l’évidence un terrain particulièrement favorable à l’examen empirique d’une telle tension.
2Le titre de l’ouvrage – Apprendre à l’école, apprendre l’école – exprime assez bien sa thèse centrale. Il