Approche historique du devoir et de la morale
Lipovetsky décrit une opposition entre les anciens et les modernes :
- les anciens se représentent la cité, le tout, comme antérieure à l’individu. Une personne n’a de sens que lorsqu’elle trouve place dans la communauté. Il y a de la méfiance envers ceux qui se mettent trop en avant par rapport à la société -> hybris.
- les modernes considèrent au contraire qu’il y a au départ des individus isolés, puis créent la communauté par le biais d’un contrat.
Dans la tradition monothéiste, on se représente la vie de l’humanité comme commençant comme un péché originel, puis un long chemin de rédemption, au bout duquel on peut espérer le salut. C’est en consultant un texte sacré que l’on connaît son devoir. L’individu n’est jamais livré à lui-même. Dieu est au fondement de la politique, ensuite interviennent le Roi et le Pape, et enfin les sujets. Bossuet dit que Dieu est à ses créatures ce que le roi est à sujets, ce que le père est à ses enfants. C’est donc fondé sur le principe de l’obéissance. Lipovetsky décrit la morale des anciens comme une morale traditionaliste et transcendantale (se rapportant à Dieu). Peter Brown a montré qu’on amis en avant la virginité et même la castration, chez les Anciens extrêmes. L’Église a voulu asseoir la civilisation autour de l’exigence du devoir. Saint-Benoît a dicté une règle de vie pour les moines, organisant leur vie. Cette Règle va se répandre à travers l’Europe, au sein de l’ordre bénédictin. Mais le respect de la Règle va se relâcher, il va donc y avoir deux grandes réformes :
- la réforme de Cluny, au Xème siècle, survient à un moment ou le territoire français subissait des raids normands et hongrois. Il y avait trois types de territoires : ceux de l’Église, ceux des seigneurs et celui du Roi. Guillaume le pieu, duc d’Aquitaine, fonde à Cluny un monastère qui va propager un nouvel esprit dit « Clunisien » qui va se répandre depuis le Portugal jusqu’à la Pologne.