Argent
Vous discutez cette conception simmelienne à la lumière de votre lecture des œuvres au programme.
PLAN DE LA DISSERTATION
1. Introduction
2. Les fonctions et les qualités de l’argent 2.1. Instrument commun et impersonnel 2.2. Produit de l'intelligence humaine 2.3. Plasticité, fluidité et fiabilité
3. Les dangers liés à la suprématie financière 3.1. La relativité des fins et des moyens 3.2. L'idolâtrie de l’argent 3.3. Argent accumulé et argent dépensé
4. Comment normaliser le rapport avec l’argent 4.1. Equilibrer les forces centripètes et les forces centrifuges 4.2. Contrôler le seuil du quantitatif au qualitatif 4.3. Se convertir à la pauvreté
1. Introduction
L’argent est le medium universel des échanges. Il traduit les qualités en quantités. Adam Smith, avant Marx, a montré par quel mécanisme la valeur d’échange d’un objet ou d’un service quelconque se réduit en dernier ressort à la quantité de travail qu’il contient. L’argent, la monnaie représentent ces quantités de travail, abstraites et universelles, et permettent du même coup la commensurabilité de ce qui semblait d’abord incommensurable. Généralement, comme l’a bien vu Georg Simmel, l’argent manifeste le caractère substituable des choses et se définit comme « grand destructeur de toute forme ». Sa vocation est de ramener l’altérité à l’identité, l’hétérogène à l’homogène. C’est une valeur. Mais on ne serait pas étonné de voir qu’il tend naturellement à étudier sa compétence évaluative au-delà de la sphère des échanges commerciaux. Dès lors, il semble opportun d’examiner ce double aspect de l’instrument qu’offre l’argent étant à la fois condition de possibilité de toutes les valeurs et valeur en soi. Autrement dit, il s’agit de voir en quoi l’argent fournit une possibilité