Se méfier du duo HTA et diabète
27/01/2011 | Cardiologie
Deux millions de patients sont à la fois diabétiques et hypertendus. Une double comorbidité qui nécessite une attention toute particulière et une prise en charge adaptée.
Selon les derniers chiffres de l'enquête FLAHS 2010, la France compte 11,2 millions d'hypertendus traités et 2,7 millions de diabétiques de type 2. Parmi les plus de 60 ans, près de 3 Français sur 4 sont concernés par l'une ou l'autre de ces pathologies. « 17,7 % des hypertendus sont diabétiques et inversement 78,3 % des diabétiques sont hypertendus. Il y a donc très souvent un front commun entre hypertension et diabète », a confirmé le Pr Xavier Girerd, (Pitié-Salpêtrière Paris), lors d'un symposium Daiichi-Sankyo. L'évaluation du risque cardiovasculaire de ces patients hypertendus et diabétiques doit tenir compte de cette double comorbidité. « Le calculateur de risque issu de l'étude UKPDS, téléchargeable en ligne, est un très bon outil pour le médecin et un support de motivation pour le patient », indique Xavier Girerd. La prise en charge doit également être adaptée car « les hypertendus diabétiques sont particulièrement difficiles à contrôler », souligne le Pr Jean-Jacques Mourad (hôpital Avicenne de Bobigny). Deux complications sont à prévenir, en particulier chez ces patients le plus précocement possible, à savoir le risque accru d'insuffisance rénale et d'atteinte coronaire ischémique. « Chez un diabétique hypertendu, 90 % du bénéfice est pression-dépendant. Il faut donc tout mettre en oeuvre pour diminuer la pression artérielle de ces patients », insiste le spécialiste. L'objectif tensionnel est d'ailleurs un peu plus exigeant, entre 130 et 135/80 mmHg, tout en veillant à maintenir la protéinurie en dessous de 0,5 g/24h. Et le diabétologue du CHU de Grenoble, Serge Halimi, de souligner l'intérêt à court et à long terme d'un « contrôle conjoint de la pression artérielle et de la glycémie ». Le choix des thérapeutiques doit donc