Les autres « Dom Juan » de la littérature

Dom Juan est un personnage légendaire, un véritable mythe de la littérature que d'autres avant Molière ont exploité dans leurs ouvrages.

Tout d'abord, la première version du mythe qui développe les caractéristiques de Dom Juan est l'œuvre El Burlador de Sevilla du moine et auteur espagnol Tirso de Molina paru en 1630.
Dans cette comédie, Dom Juan est défini comme un personnage qui défit les autorités et la société de son temps, refuse les codes moraux de l'époque et s'oppose à la moral chrétienne ce qui était un sacrilège à cette époque. De plus, il poursuit et trompe les femmes mais finit par se repentir en enfer. La pièce n'était cependant pas importante du vivant de l'auteur mais le personnage fascinera l'Europe pendant des siècles.

Après cette première version de Don Juan, suivra des versions italienne de la Commedia dell'arte, une sorte de théâtre de rue improvisé qui tourne en dérision les caractères des personnages de sorte à jouer des farces.

Puis, à la suite du succès des comédiens italiens, quelques dramaturges français décident d'exploiter ce personnage en appliquant les règles de la comédie classique (contrairement à Tirso de Molina) en respectant par exemple la règle des trois unités et écrit en vers. Ainsi, en 1659, deux tragi-comédies françaises voient le jour sous le même titre : Le Festin de Pierre ou le Fils criminel écrits par Dorimont et Villiers. A l'opposé de la Commedia dell'arte, les deux dramaturges français proposent une vision plus grave de Dom Juan où la bouffonnerie du valet tient une place moins importante et où les aspects religieux sont mis en valeur. Ainsi, la statue fait de grands discours moralisateurs et l'intrigue accorde une grande importance aux relations entre Dom Juan et son père.

Ce sont donc les deux versions de Dorimond et de Villiers qui ont fortement inspirés Molière qui écrira Dom Juan ou le Festin de Pierre. Cependant, la pièce de Molière est beaucoup plus