AUx frontières de l'autobiographie
1. pEREC OU L’entremêlement des genres
Finalement, l’autotélie (qui contient la finalité en soi) de la fin de la Règle du jeu de Leiris est celle-ci : l’écriture d’une vie n’a pour but que l’écriture d’une vie. L’autobiographie contient son but : écrire l’écriture d’une vie.
Perec, dans W ou le souvenir de l’enfance, raconte deux histoires enchâssées : une île totalitaire où le sport est la règle ; une autobiographie qui interdit de parler de soi. La petite histoire ne compte pas : seule la grande Histoire « avec sa grande hache » est digne d’être évoquée. « Décence, pudeur, lucidité… plus encore : conscience que lorsque la réalité dépasse la fiction dans le pouvoir d’imaginer l’horreur, l’écriture reste impuissante à dire, comme privée de son sujet. » D’où l’utilisation d’une dystopie, de la fiction pour évoquer l’indicible.
Tels les camps de la mort étaient un séisme pour la conscience de l’homme, ce que prétend modifier génériquement Pérec à travers W s’en ressent de même dans le genre autobiographique. Pérec questionne le genre de l’autobiographie, pour savoir s’il est vraiment apte à dire absolument tout, surtout lorsque l’indicible est en jeu.
2. Gide ou la question du roman autobiographique
De nombreuses œuvres de Gide font référence à des bribes d’autobiographie : Miraux appelle ça « un espace autobiographique qui offre la possibilité de cerner le moi ondoyant à partir des différents angles d’attaque. » Ainsi, Si le grain ne meurt pourrait n’être qu’une partie de l’autobiographie de Gide, comme toutes ses autres œuvres.
Le roman peut finalement être un genre plus libre pour l’autobiographe : l’ambigüité entre auteur-narrateur-personnage disparaît au profit de l’il, toujours distant de l’auteur. On peut analyser le personnage du roman sous divers angles, de multiples approches.
3. La transposition célinienne
L’autobiographie célinienne se retrouve comme chez Gide dans les œuvres de fiction : mais Henri Godard