Avec Arch Ologie Du Chaos
Carnet de bord… 3h 45 du matin. Nadim ronfle toujours. J'avance difficilement. Manque de concentration. J'ai des serpents dans la tête. Je m'emmêle les pinceaux. Séparer le roman papier du roman conte, du roman objet, du roman histoire, du roman jaquette, du roman plaisir, du roman marketing, du roman écriture, du roman érectile, du roman projectile, du roman verbe, du roman marché, du roman inconscient (de l'humanité). Le roman, c'est un match de foot très tactique où l'emplacement des joueurs (les personnages) et leur évolution sur le terrain (la trame) sont déterminants pour le devenir de la partie. Mais comment échapper justement au déterminisme romanesque que l'on a soi-même mis en marche ? Là est la question. Borges faisait remarquer que le secret d'un bon conte était qu'on « ne sente pas trop le métier » ; que le propre de l'art était de cacher l'art. Plus de subtilité, de profondeur, de poésie, de poésie… Sabato disait : « Tout roman, ou bien se hisse au niveau de la poésie, ou bien n'est rien de plus que chronique journalistique ou naturaliste. » Mais où trouver de la poésie, pardi, à cette heure-ci ?! La Grotte ressemble à un vrai capharnaüm. S'« il » voyait ça… Je n'ai pas la paix pour écrire. J'ai la tête engourdie. J'ai trop fumé ce soir. J'ai des serpents dans la tête. Là, je viens d'enfiler trois joints d'affilée. De la bonne came qu'a ramenée Nadim Burroughs de son trou de La Cité du Précipice. Il connaît tous les