Ayer est, après Russell, le plus grand représentant du positivisme logique du siècle dernier. Selon lui, seules les propositions empiriquement vérifiables ont un sens. En étendant le principe de la vérifiabilité à la philosophie, il rejette la possibilité d'une connaissance « a priori »[1] absolue, cette impossibilité exclut le métaphysicien du domaine de la philosophie, car « (...) jusqu'à ce qu'il nous ait fait comprendre comment la proposition qu'il désire exprimer pourrait être vérifiée, il n'a pas réussi à nous communiquer quelque chose. »[2] Pour Ayer, tous les énoncés métaphysiques seraient des puzzles linguistiques ou des non-sens se réduisant à exprimer l'émotivité de leur auteur. Dans ce texte, je définirai d'abord, d'une façon générale, la doctrine positiviste pour finalement répondre à la question, à savoir si les oeuvres d'art disent quelque chose de valable sur le monde. C'est en prenant comme exemple des sciences qui découlent de l’art que je développerai mon argumentaire. J’appuierai les métaphysiciens qui, au contraire des positivistes, disent que « Croire que la vérité se trouve dans la science, c'est tomber dans l'illusion du dogmatisme, c'est s'aveugler sur les limites de ce qui est exprimé. »[3] Ainsi, non plus la science, mais nos sentiments humains auraient une valeur scientifique.
La doctrine positiviste
Les positivistes disent que les propositions métaphysiques sont des erreurs de logique, car elles ne disent rien de valable sur le monde puisqu'elles se situent au-delà du domaine empirique et que leur connaissance prend racine dans une réalité transcendante. Pour eux, les affirmations métaphysiques sont basées sur des intuitions intellectuelles et donc leurs questionnements ne sont pas authentiques. Ils soutiennent par là que ce ne sont pas de vraies questions puisque les métaphysiciens se basent sur des concepts auxquels les positivistes ne croient pas, des pseudo-propositions. Leurs croyances doivent répondre aux exigences