Peut-on en finir avec les préjugés ?
On comprend donc que les préjugés n'aient pas bonne réputation. Pourtant, est-il certain qu'il faille nécessairement les dénigrer ?
La solidité des préjugés, leur force, capables d'orienter la pensée, n'ont-elles vraiment aucune vertu ?
En un mot, si les préjugés peuvent mettre en échec la raison, ne constituent-ils pas aussi ce qui nécessairement fonde son exercice ? Croire qu'on peut en finir avec les préjugés, n'est-ce pas opter pour un nouveau préjugé ? N'y a-t-il pas un préjugé rationaliste que de croire que la raison pourrait avoir toujours raison ? Ce sujet nous renvoie à la question de savoir si l'on peut tout démontrer.
I On ne peut pas en finir avec les préjugés
Car nos préjugés sont
a) naturels : l'enfant préjuge que ses parents lui disent la vérité
b) nécessaires : il faut bien faire confiance à son médecin
c) indéracinables : les traditions, les coutumes...
II La science et les Lumières ont permis de liquider certains préjugés
Des préjugés ne sont pas des pensées. Ils existent justement parce qu’ils n’ont pas été jugés : les préjugés ne témoignent pas d’une nature viciée, mais d’un jugement qui n’a pas été effectué. En finir avec les préjugés, c’est donc décider de bien juger. Supprimer les préjugés est une affaire de volonté et de méthode, c’est pourquoi le doute méthodique de Descartes pour trouver la vérité est un doute volontaire.
Eloge de l'activité critique du jugement. L’attitude scientifique consiste à se défaire de ses propres opinions, à cesser d’adhérer.
Donner des exemples : Galilée, Darwin, Voltaire, Freud etc…
III Non seulement on ne peut pas, mais encore il ne faut pas en finir avec les préjugés
Notre survie et notre adaptation exigent que le mécanisme de formation de nos croyances, et donc l’essentiel de nos préjugés ne soit ni aussi producteur