Bancarisation
Le concept de croissance économique est difficile à cerner. Les économistes s’interrogent encore aujourd’hui sur ce qu’ils savent de la croissance et sur la meilleure manière de définir une politique économique en l’absence de modèle fiable. Il n’en demeure pas moins que l’accélération de cette croissance économique est la grande priorité des responsables politiques dans la plupart des pays, dans l’espoir de faire reculer la pauvreté et de relever le niveau de vie de la population.
Pour l’Afrique qui n’est pas en marge du phénomène, le problème se pose différemment.
En effet, depuis quelques années, l’Afrique subsaharienne connaît une croissance économique soutenue, avec de taux qui dépassent 5% par an. Ces chiffrent souffrent d’une contestation qui touche à la fois au concept même de croissance économique et au manque de fiabilité de l’appareil statistique. En Afrique subsaharienne, la poursuite de la croissance se heurte à un obstacle fondamental : la fragilité des secteurs financiers. La pérennité de la croissance économique ne peut pas se faire sans la mise en place d’une infrastructure financière sur laquelle elle peut s’appuyer. Des secteurs financiers solides profonds et efficients sont donc indispensables pour l’Afrique pour, améliorer le climat des affaires et créer les conditions dont l’économie a besoin pour « booster » la croissance.
En Afrique subsaharienne, les marchés boursiers sont embryonnaires. De même le secteur de l’assurance et les intermédiaires financiers non bancaires sont peu visibles. Dans ce contexte, l’analyse qui suit se limite au seul secteur bancaire.
En Afrique subsaharienne, le secteur bancaire représente plus de 80 % des actifs ; il est donc la partie la plus développée du secteur financier. Toutefois, la bancarisation se distingue par des taux très bas : entre 5% et 10%. Des taux très bas sont des obstacles à l’amélioration de la croissance économique et à sa stabilisation. Dans ce contexte, la réforme du