Bilan de la 4 Republique
Faiblesses, échecs et aspects positifs
INTRODUCTION
En mai 1958, la IVème République agonisante est morte dans l'indifférence générale et dans le discrédit, victime d'un coup de force déclenché à Alger par les partisans de l'Algérie française, et récupéré par les gaullistes au profit du général de Gaulle. Ce discrédit ne doit cependant pas masquer les aspects positifs de cette république éphémère. C'est ainsi qu'en 1983, l'historien Jean-Pierre Rioux estimait que « les Français pourraient peut-être admettre enfin que ce régime faible et méprisé n'a pas tout à fait démérité ».
I. « Un régime faible et méprisé »
A. Les faiblesses institutionnelles 1. L'absence de consensus originel
Le rétablissement de la République dans la France libérée en 1944, avait été suivi d'un débat constitutionnel passionné, ( 2 assemblées constituantes et 3 référendums ). En octobre 1946, les Français pressés d'en finir avec le provisoire avaient adopté sans enthousiasme et de justesse ( plus de 30 % d'abstentions et 53 % seulement de OUI ), une nouvelle constitution. Oeuvre de compromis élaborée par le PCF, la SFIO et le MRP associés dans le cadre du Tripartisme, elle avait été catégoriquement rejetée par de Gaulle dans son discours de Bayeux de 1946.
2. Des gouvernements impuissants
La Constitution de 1946 ramenait à un régime d'assemblée du type de celui de la IIIème République pourtant massivement rejeté en 1945, et condamnait la IVème République à retomber dans l'instabilité ministérielle chronique, l'immobilisme et l'impuissance : 24 gouvernements de 1947 à 1958, de durée très inégale ( 1 jour à 16 mois ). Avec l'adoption du scrutin proportionnel, aucun parti ne disposait de la majorité à l'Assemblée. Des coalitions fragiles se faisaient et se défaisaient au gré des circonstances. Des gouvernements démissionnaient au bout de quelques jours ou au bout de quelques semaines sans avoir été renversés par