Boileau , la satire
« A New York » est composé de trois parties, de longueur sensiblement équivalente, qui correspondent à une progression de la réflexion de l’auteur. Tout au long de ce poème-confidence, il passe de l’étonnement au désarroi, de la découverte du microcosme de Harlem à une sorte de justification de sa philosophie de la Négritude.
Dans la première partie on distingue deux moments :
d’abord (versets 1 à 6) [3] s’expriment les sentiments contradictoires du nouvel arrivant, « si timide d’abord », éperdu d’admiration (« confondu ») au spectacle de la ville, et en même temps angoissé de constater que tout ce qui pourrait évoquer le vivant -la vie des hommes, de la nature, des éléments - , n’intervient que métaphorisé au sein d’un univers métallique, qu’il perçoit comme un défi, comme un orgueilleux cri de victoire lancé par la civilisation industrielle à l’encontre de la Création.
L’ambiguïté de la réalité newyorkaise est traduite par une constante association entre les aspects positifs du vivant -beauté, sourire, force, orgueil- et une dévitalisation de ces mêmes éléments : filles d’or, yeux de métal, sourire de givre, lumière sulfureuse, fûts livides, muscles d’acier (des immeubles !.). Même si le désarroi du poète s’inscrit en filigrane, avec des termes tels que confondu, timide, angoisse, son regard ne peut encore être qu’un