La Chanson de Roland est un monument de la littérature française du moyen-âge ; il s’agit d’une chanson de geste, matière épique contée oralement à un public, qui a été fixée au XIe siècle dans le plus célèbre de ses manuscrits, celui l’Oxford. Elle est attribué à un certain Turold à la fin de la chanson, dont on ne sait rien sinon que son nom est typiquement normand, et compte un peu plus de 4000 vers répartis en 291 laisses. La chanson, qui s’est probablement constituée progressivement par l’oralité – certaines thèses préfèrent cependant parler d’une création directe par l’écrit – a pour thème l’époque carolingienne et le règne, très prisé par le genre épique, de Charlemagne, empereur légendaire « à la barbe fleurie », et plus précisément la bataille de Roncevaux de 778 lors de laquelle périt Roland, le neveu de l’empereur. La bataille de la Chanson de Roland, tout comme la figure de son héros, est une amplification épique et légendaire de la bataille historique.Lors de l’ouverture de la chanson, c’est un Charlemagne déjà en guerre depuis sept ans en Espagne contre les Sarrasins – appelés régulièrement païens dans l’œuvre – qui, quoiqu’ayant remporté maintes victoires contre eux, accepte de négocier avec Marsile, le roi maure qui la tient encore. En effet ce dernier, craignant les Francs et conseillé par un chevalier du nom de Blancandrin, décide de faire croire à Charlemagne qu’il lui rendra hommage comme vassal et qu’il se fera chrétien lors de la fête de saint Michel du Péril à Aix. Lors d’un conseil royal, Roland rappelle les trahisons passées de Marsile, mais sur l’intervention de Ganelon, beau-père de Roland, l’offre de paix est acceptée. Toutefois, Roland fait désigner Ganelon pour porter la réponse à Marsile, ce qui porte la tension entre eux deux à son comble. Arrivé auprès du roi maure, Ganelon intrigue tant et si bien que lui et Marsile résolvent la mort de Roland : en feignant de se rendre, les Sarrasins espèrent que Charlemagne retourne en France et