Bonniface 8
La dynamique des accusations
Le conflit entre Boniface VIII et Philippe le Bel a intéressé très tôt les historiens. La difficulté du travail est de vérifier les exactions réelles ou imaginaires du pape intéressé. Dès 1297, deux cardinaux (de la famille des Colonna) s’attaquent à l’invalidité de son élection, en raison de l’abdication de son prédécesseur. En 1303, une seconde étape est franchie sous l’impulsion de Guillaume de Nogaret qui l’accuse d’hérésie et c’est désormais sous ce grief que le procès continue. Les trois principaux chefs d’inculpation deviennent donc l’hérésie, la sodomie et les pratiques démoniaques. En 1306, alors que Boniface VIII est mort, on lui trouve alors de nouveaux griefs. En 1308, Clément V accepte le principe d’un procès pour faire la lumière sur le pontificat de son prédécesseur. Les témoins utilisés lors du procès ne sont pas les membres de la Curie. De même, en 1311, le pape décide de clore le procès en insistant sur les pratiques partiales de Philippe le Bel.
Guillaume de Nogaret et Pietro Colonna
Les principaux accusateurs demeurent le cardinal Pietro Colonna et Guillaume de Nogaret (légiste du roi de France). Les Colonna sont très bien représentés au collège des cardinaux et Pietro Colonna est l’un des membres de sa famille les plus influents. Quant à