« Bouvard et Pécuchet » : Flaubert.

Cet incipit respecte en apparence les conventions classiques d’un début de roman.
• Ligne 1-10 : Mise en place du cadre spatio-temp : Le boulevard Bourdon et Le Canal Saint Martin. On découvre aussi dans un souci d’extrême précision que les deux personnages se rencontre au milieu du boulevard un dimanche d’été.
• A partir de la ligne 11 : Introduction et portrait des deux personnes : les héros du roman, B et P, dont le lecteur découvre successivement le costume, le nom, la situation sociale, les traits physiques et la voix.
L’ensemble offre une étonnante banalité qui semble dans sa médiocrité même être le véritable sujet du roman. • L’incipit ne « lance » pas l’action, insistant par contre sur ce qui relève précisément de l’absence d’action, le boulevard désert, « désœuvrement du dimanche », « tristesse des jours d’été », promenade de deux personnages qui flâne et halte sur un banc. • La dimension picturale de la description du cadre spatial présente un décor banal et endormie dans la torpeur (jeux des couleurs, des lignes et de la lumière)
• La médiocrité des deux personnages est soulignée par leur apparence physique, leurs manies et leur brève conversation rapportée au discours direct.
Flaubert fais donc exprès de peindre une tranche de vie, de dire le quotidien, comme souvent le font les auteurs réalistes.
Pourtant, nous allons voir que cet incipit vaut surtout par l’humour grinçant et distancié qu’il manifeste.

2 parties seront étudiées :
→ La double entrée en scène des personnages.
→ L’humour et la parodie.
Il est important de tenir compte du fait que l’écriture du roman fut interrompue par la mort de Flaubert en 1880. L’auteur voulait rédiger une sorte de dictionnaire des idées reçues en marquant son pessimisme sur leur temps et sur la nature humaine.
Pour introduire B et P le récit adopte en apparence un point de vue externe :
Les deux personnages sont décrits comme si le narrateur n’en savait