Dans l’enseignement spécialisé

Bref état de la « question »
Une réflexion sur les questions que se posent – et que posent – les élèves, sur leur signification et sur l’exploitation pédagogique qui peut en être faite.
Les interrogations des jeunes, parfois formulées sous forme de questions, ne correspondent pas forcément à l’idée que l’on peut s’en faire en tant qu’adulte, et encore moins à l’image que nous en donnent certains ouvrages de vulgarisation destinés à la jeunesse.
Mon expérience d’enseignant spécialisé, ainsi qu’une récente recherche universitaire ayant abouti à la rédaction d’un mémoire de licence (1), m’en ont convaincu.
Je renvoie le lecteur intéressé à la lecture de mon mémoire ou du résumé de mon mémoire (IRDP Neuchâtel, bibliothèque de la
FAPSE).
La réflexion qui va suivre portera sur l’existence des questions au sein de la vie de la classe, sur leur signification et l’exploitation qui peut en être faite, et les idées pédagogiques générales qu’elles m’ont inspirées, certainement applicables dans le spécialisé.
Les catégories d’âges touchées par mon étude correspondent à la préadolescence et à l’adolescence.
S’il est vrai que les petits enfants dès 2 ans et demie, 3 ans posent beaucoup de questions (période « tyrannique » des « pourquoi »), il est tout aussi vrai que les plus âgés en posent beaucoup moins.
Pourtant, l’adolescence est la période des interrogations sur la vie, sur soi, des premières remises en question, des sentiments naissants, des pulsions revendicatives, pour ne pas dire révolutionnaires, des conflits, de l’affirmation de sa personnalité, des réels premiers émois amoureux. Tout ce « bouillonnement » intérieur ne franchit qu’avec grande réserve et pudeur la barrière du langage oral articulé. Ces interrogations « existentielles » ne sont que très rarement formulées.

Pour qu’elles existent sous forme de questions posées, il faut les solliciter, les faire naître.
Un maître qui étonne…
Les solliciter, cela signifie tout d’abord :