Brico jardin
Plus exigeants, mieux informés, les consommateurs ont profondément changé, mais les industriels du bricolage n'ont pas vraiment intégré cette mutation. Alors que le marché plafonne, le moment est venu de franchir une nouvelle étape et de penser en termes de services pour proposer davantage que des produits.
Depuis le début de la crise économique, nombre d'experts de la consommation ont souligné la baisse - entre autres - des dépenses de loisirs et le repli familial auquel se sont voués les Français en mal de sérénité. On pouvait donc s'attendre à ce qu'ils investissent davantage dans les petits travaux susceptibles d'embellir leur cocon. Pourtant, le montant total des dépenses liées au bricolage a tout juste frisé la stabilité en 2010, rien de mieux. La situation est, certes, meilleure dans les enseignes spécialisées de bricolage que dans les autres circuits de distribution - hypermarchés en tête -, mais il semble que leur légère croissance vienne plus de leur rayon « jardin » et « décoration » que de celui du bricolage pur.
Pourquoi le secteur n'a-t-il pas profité de la dépression socio-économique ? La crise, justement, a donné naissance à une nouvelle génération de consommateurs soucieux d'acheter plus intelligemment et moins naïfs face aux mirobolantes promotions qui inondent tous les rayons. Quel que soit leur champ d'action, les industriels ont été contraints de s'adapter à ce consumérisme new age. Les marques de bricolage ne l'ont pas fait. « Nous fonctionnons encore trop souvent sur un mode d'échanges à l'ancienne : les marques fabriquent des produits, les magasins les vendent. Un point, c'est tout... Mais cela ne suffit plus », constate Gilles Caille, président de l'Union nationale des industries du bricolage, du jardinage et des activités de loisirs (Unibal).
Bien sûr, quelques marques ont lancé des produits économiques, d'autres ont investi dans les mises en avant... Mais les leviers classiques -