Britannicus
La tragédie est un genre théâtral à la mode au XVIIème siècle.
Il fut illustré par Corneil et Racine. Pour l’essentiel, les tragédies classiques ont pour matière l’antiquité grecque ou romaine. C’est notamment le cas de Britannicus : chantage, meurtre, passions tragiques, il ne manque aucun ressort à cette tragédie historique. De ce fait, il semble que la vision de l’homme offerte dans cette œuvre soit bien sombre. Et l’on peut même se demander si elle ne serait pas tout à fait pessimiste. Pour le vérifier, nous verrons tout d’abord quels éléments confirment le pessimisme de cette pièce. Ensuite nous montrerons que cette tragédie possède des personnages positifs. Enfin nous rappellerons que la liberté des personnages est toujours ménagée par Racine et que la vision de l’homme qu’il propose n’est jamais figée.
Tout d’abord, il conviendra d’examiner la vision pessimiste que Racine donne à son œuvre.
Cette tragédie présente une histoire plutôt simple, dont les mésaventures naissent de la passion du pouvoir des personnages.
Dès le début de la pièce, le désir de pouvoir prend une place très importante. Ce sentiment s'applique surtout à Agrippine et Néron.
Néron apparaît comme un maître absolu, régnant sur les autres. Il n’hésite pas à utiliser contre son rival et contre celle qu’il aime tous les moyens dont il dispose. La passion l’aveugle au point qu’il refuse la proposition de sa mère (de céder, auprès de Britannicus, la succession à la tête de l’empire contre la possession de Junie). Et pour parvenir à ses fins, il n’a aucun scrupule. Néron est devenu un empereur autonome, extrêmement puissant, et contre qui personne ne peut plus s'opposer "C'en est fait, le cruel n'a plus rien qui l'arrête".
Agrippine est une femme puissante qui a de grands talents politiques. Elle veut que son fils soit au pouvoir et fait tout pour y arriver. Dès la deuxième scène de l'acte I, Burrhus lui annonce que l'empereur n'a plus besoin