Britannicus
Introduction
Jean Racine est l’un des plus grands auteurs de tragédies de la période classique en France sous le règne de Louis XIV. Il a écrit une comédie et six tragédies. Britannicus est une tragédie en cinq actes représenté pour la première fois à l’hôtel de bourgogne le 13 décembre 1669. L’objet de notre étude est un extrait de la scène 4 acte 4 v. 1404-1454 avec la présence de Narcisse et Néron. Narcisse est le gouverneur de Britannicus et il tente de convaincre Néron de tuer son gouvernant pour raison politique et amoureuse. Nous étudierons donc l’argumentation a travers le dialogue puis les rôles inversé et enfin le changement de régime qui devrait passer de la monarchie a la tyrannie.
I. L’argumentation à travers le dialogue
L’échange entre Néron et Narcisse est déséquilibré, puisque Narcisse parle davantage, cf. le nombre de répliques (4 pour Néron, 5 pour Narcisse) et le nombre de vers attribués à chacun des personnages par l’auteur (17 vers pour Néron contre 35, soit le double, pour Narcisse).
Au fil de l’extrait, les répliques des personnages s’allongent, ce qui est le signe du caractère délibératif de ce dialogue. L’extrait se situe à la fin de l’acte IV, et doit amener Néron à une décision, celle d’assassiner Britannicus ou bien de lui laisser la vie sauve. Dans cet extrait Narcisse travaille à persuader Néron, à vaincre ses scrupules et ses résistances (il vient d’avoir une conversation avec Agrippine qui a tenté de le remettre dans le droit chemin). Pour parvenir à ses fins, il débute par l’insinuation, affirmant par là qu’il sait des choses que Néron ignore. Bien sûr, ce dernier va vouloir savoir ce que Narcisse sait : « Agrippine, Seigneur, se l’était bien promis » (v.1404). Néron tombe dans ce piège : « Quoi donc ? Qu’a-t-elle dit ? Et que voulez-vous dire ? »(v. 1406). Au vers 1407, avec l’emploi du pronom « en », dont Néron ignore le référent, Narcisse se comporte en homme habile en rhétorique qui excite la