caca
1- Mythologie
L’Antiquité constitue un substrat culturel ordinaire dans les arts et la littérature du XVIIème siècle. Les personnes cultivées de cette époque entretiennent un rapport de proximité avec la mythologie gréco-romaine. Ils voient dans les personnages mythologiques une portée symbolique qui peut référer à des situations ou des personnes contemporaines. Ainsi, pour le divertissement royal du Carnaval de 1670 au château de Saint-Germain, Louis
XIV apparaît sous les traits de Neptune1 et d’Apollon2 dans la pièce commandée par lui à Molière Les amants magnifiques.
Les écrivains, les peintres officiels, les sculpteurs s’emploient, au plus, à reproduire la cosmologie mythologique, et au moins à y faire référence. Le génie artistique du XVIIème siècle est donc aussi un génie de la ré-écriture, de l’imitation, de la re-visitation.
Phèdre, comme toutes autres tragédies de Racine à l’exception de Bajazet tirée de l’histoire ottomane, emprunte son sujet à l’Antiquité, et plus particulièrement aux dieux, demi-dieux et héros qui animent le panthéon gréco-romain.
Le Merveilleux mythologique
Dans le domaine artistique, cet entrelacs de contes et de légendes ayant trait à la Grèce et à la Crète, mêlant monstres, mortels, exploits fabuleux, drames sentimentaux et enlèvements romanesques, introduit cette dimension particulière - et très prisée du public du XVIIème siècle- qu’est le surnaturel, le merveilleux. Ainsi la mer dans la pièce présente aussi un visage fantastique car s’y tapissent d’effroyables monstres qui, lorsqu’ils surgissent, font reculer les flots épouvantés.
De même, la terre, si elle présente un charme bucolique, propose également des paysages étranges, monstrueux, qui génèrent de l’angoisse : par exemple la Crète, « fumant du sang du Minotaure » (Acte I, sc.1 ).
Le soleil, quant à lui, est une entité personnifiée à laquelle Phèdre s’adresse.
Dans la légende, il est en effet son grand-père.
«