Cameroun
A l'Est pour poser la première pierre du barrage de Lom Pangar, M. Paul Biya avait promis aux chefs traditionnels locaux de la ramener. Son bonheur sur le tarmac de l'aéroport de Nsimalen n'est donc pas feint. Mais il ignore qu'un malheur l'attend. Moins de deux semaines plus tard, le 21 septembre, son frère aîné, chef de sa famille depuis le décès de son père Etienne Mvondo Assam en 1956, décède des suites d’une longue maladie après avoir été victime d’un accident de la circulation survenu 14 mois plus tôt. M. Benoît Assam Mvondo était l'aîné des quatre garçons d'Anathasie Eyenga, la mère de Paul Biya, qui eut neuf enfants.
M. Benoît Assam Mvondo, devenu catéchiste, était le père que M. Biya n'avait pas eu le temps de connaître, car il n'a que 23 ans quand son géniteur décède. Sa sobriété et son détachement des choses du monde lui ont donné la légitimité du patriarche, que les frasques d'un de ses fils, M. Bonaventure Mvondo Assam, député, n'ont pas entamé. Son décès et le cérémonial construit autour contrastaient donc avec l'homme et apparaissent plus comme l'étalon de mesure de la peine présidentielle.
Pendant ses séjours à Mvomeka’a, son village natal, il ne reste plus à M. Paul Biya beaucoup d'interlocuteurs tels qu'il les aime. A bientôt 80 ans, Celui qui est au pouvoir depuis presque 30 ans n'a plus beaucoup d'amis, et regarde partir les derniers dans une grande douleur, à la hauteur de sa défiance vis-à-vis des jeunes générations, qui lui imposent plus de vigilance dans la gestion des affaires de l'Etat.
En effet, ces jours, le palais d'Etoudi