Candide, chapitreiii, voltaire
Pour ce faire, il procède avec des figures d’amplifications, comme des gradations, des amplifications et des accumulations, qui ne sont pas sans rappeler le registre épique, et parvient de ce fait à tourner en dérision les troupes.
En disant, « rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonnée que les deux armées » (ligne.1), son ton est profondément railleur, et instaure un climat de moquerie.
Par ailleurs, outre l’ironie, Voltaire décide de mettre en avant les absurdités de la guerre. Il aborde la stupidité des troupes qui ont à cœur des actes purement barbares : pour elles, la guerre est « une bouche héroïque » (ligne.9).
Il insiste également sur les similitudes entre les deux armées, en disant que « les deux rois faisaient chanter des Ta Deum » (ligne.10).
Ensuite, il montre que les raisons du combat ne sont autres que des ripostes non fondées entre les deux clans « un village arabe que les Bulgares avaient brûlé, selon les lois du droit public » (ligne.13).
Candide, toujours convaincu par les propos de Pangloss, prend donc la décision « d’aller raisonner ailleurs des effets et des causes » (ligne.11), ce qui revient à dire que les optimistes fuient les difficultés en fermant les yeux sur celles-ci.
Ainsi, Voltaire veut montrer les limites de l’optimisme.
Lorsqu’il décrit avec précision des villages en flammes où « des filles éventrées rendaient leurs derniers soupirs » (ligne.16) et « des cervelles étaient répandues sur la terre à côté de bras et de jambes coupés » (ligne.18), il veut avant tout prouver que le monde dans lequel il vit est loin d’être le « meilleur des mondes »