Candide
On verra comment ces deux textes qui défendent des valeurs sensiblement identiques utilisent des moyens différents pour mener à bien leur dénonciation.
Ces deux textes abordent tous deux le thème de l'esclavage pour le dénoncer avec virulence, au nom de valeurs communes. L'esclavage est tout d'abord dénoncé au nom du principe d'égalité entre les êtres humains. Dans le texte 1, l'auteur oppose de façon stricte les principes moraux de la religion comme des lois naturelles à cette pratique : c'est un « négoce qui viole la religion, la morale, les lois naturelles ». La déclinaison des trois sources qui fondent l'éthique ( la religion, la conscience personnelle et l'instinct d'altruisme ) renforce le caractère universel et absolu de ce respect de l'autre. Voltaire dans le texte 2 dénonce également l'esclavage et le non respect du principe d'égalité entre les hommes. Après un échange entre le « Nègre » et Candide qui vise à décrire les conditions d'existence, la chute du passage est celle-ci « c'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe ». Les européens sont directement visés dans cette assertion ; ils sont complices de l'esclavagisme, et, par leur consommation, les garants de l'inégalité entre les hommes. La seconde valeur défendue par les deux textes est la liberté : dans le texte de Jaucourt, le champ lexical de la marchandise est très présent ( « achat » ; « négoce » ; « commerce de ce genre » ; « acheter » ; « objet de censure » ; « ni vendus, ni