Capitalisme
Capitalisme concurrentiel
Altérations du mode de régulation concurrentiel
La « Grande Dépression » (1873-1895) et plus encore la Seconde Révolution industrielle peuvent être considérée comme la ligne de partage entre un « capitalisme concurrentiel », caractérisé surtout par des petites et moyennes entreprises, et un nouveau stade, plus ou moins affirmé selon les pays, mêlant les traits de la 1ère industrialisation et les éléments d’un capitalisme de grandes firmes pratiquant une compétition oligopolistique. A certains égards, de dernier tiers du XIXe marque également un tournant dans les relations de travail et la régulation sociale.
La CPP telle que l’a modélisée la théorie d’inspiration libérale n’a jamais fonctionné telle quelle aux dires même de l’économiste autrichien Friedrich von Hayek, héraut de l’économie de marché. On peut néanmoins parler d’un capitalisme concurrentiel et/ou libéral pour qualifier le mode de régulation des jeunes économies industrielles dans les deux premiers tiers du XIXe. Schématisons : la liberté d’entreprendre et la liberté du commerce, la liberté de la force de travail attestent du développement d’une économie de marché. Le fonctionnement des marchés se rapproche du modèle théorique : la prédominance des PME respecte - relativement bien sûr - les hypothèses d’atomicité et de libre entrée sur le marché et assure tout à la fois une réelle concurrence par les prix et une soumission aux lois de l’offre et de la demande. Les entreprises sont souvent price takers. Le marché du travail obéit largement aux exigences doctrinales : flexibilité des salaires, mobilité de la force de travail. Enfin, l’Etat sans être absolument minimal demeure largement en retrait du champ économique et n’assume pas la régulation du système. Progressivement, la situation change au cours de la deuxième moitié du siècle. L’avènement de grandes firmes dans nombre de secteurs d’activités, et en particulier aux Etats-Unis et en Allemagne, modifie