Carrefour
Cours de : Management stratégique
étude de cas9 : Carrefour à la croisée des chemins
En janvier 2011, le groupe Carrefour annonça un chiffre d’affaires 2010 de 101 milliards d’euros, en croissance de 5,8 % à taux de change constant. Ces résultats entérinaient une double évolution de l’activité du groupe : une baisse relative du poids des hypermarchés et une montée en puissance des ventes hors d’Europe.
Depuis le début des années 2000, Carrefour subissait une érosion de son activité historique, les hypermarchés en France. Or, même si le groupe était fortement internationalisé (numéro deux mondial derrière l’Américain Wal-Mart et numéro un en Europe et en Amérique latine), 43 % de son chiffre d’affaires et 39,6 % de son bénéfice étaient encore réalisés sur le marché français. Tout recul en France était donc perçu comme une menace. Or, si l’activité avait crû en France en 2010 (de 1,5 %), elle avait reculé dans les hypermarchés (de 0,5 %) mais augmenté dans les supermarchés (de 4,2 %). Dans le même temps, la hausse du chiffre d’affaires était de 14,6 % en Amérique latine et de 14,9 % en Asie.
Carrefour était confronté à deux enjeux majeurs : l’un à l’international et l’autre sur son marché local. La concurrence mondiale était de plus en plus vive, notamment sur le marché dont le potentiel était le plus prometteur : la Chine, où fin 2010 Carrefour comptait 182 hypermarchés. Dans cette course à l’expansion, Carrefour était en concurrence avec Wal-Mart (la plus grosse entreprise du monde qui, avec une ouverture de magasin toutes les neuf heures, réalisait à elle seule 2,5 % du PNB des États-Unis), mais aussi avec le Britannique Tesco (dont les ventes avaient doublé en quatre ans et dont la capitalisation boursière dépassait désormais celle de Carrefour de plus de 30 %). Par ailleurs, sur ses marchés historiques, Carrefour devait affronter les groupes de maxidiscompte, dont les Allemands Lidl et