TD Droit pénal spécial – Séance 5 Cas pratique *Cas pratique *n°1 En l’espèce, le président d’une équipe sportive a corrompu un préposé de l’équipe adverse afin qu’il introduise un médicament destiné à amoindrir la performance des joueurs par un endormissement progressif dans des bouteilles d’eau. A l’issu de l’évènement sportif, la plupart des joueurs sont atteints physiquement. L’un d’eux décède quelques heures plus tard. Une enquête policière démontre que la mort a été causée par la conjonction du médicament et d'un produit dopant dont le joueur décédé faisait régulièrement usage. Quelle est la qualification de l’infraction applicable ? Quels sont les responsables potentiels ? Le cas d’espèce nous étant présenté indique l’administration d’une substance ayant atteint physiquement les joueurs et ayant précisément causé la mort de l’un d’entre eux, en conjonction avec l’utilisation faite par la victime d’un produit dopant. Nous étudierons donc successivement l’hypothèse de l’empoisonnement incriminé aux articles 221-5 et suivants du Code Pénal, puis de l’administration de substances nuisibles ayant entrainé la mort sans intention de la donner incriminé aux articles 222-15 et 222-7 du Code Pénal. Le cas de l’empoisonnement inapproprié au cas d’espèce L’article 221-5 du Code Pénal dispose que « Le fait d'attenter à la vie d'autrui par l'emploi ou l'administration de substances de nature à entraîner la mort constitue un empoisonnement. L'empoisonnement est puni de trente ans de réclusion criminelle. Il est puni de la réclusion criminelle à perpétuité lorsqu'il est commis dans l'une des circonstances prévues aux articles 221-2, 221-3 et 221-4. Les deux premiers alinéas de l'article 132-23 relatif à la période de sûreté sont applicables à l'infraction prévue par le présent article ». L’empoisonnement présente la particularité d’être une infraction formelle, en ce qu’elle n’a pas besoin d’un résultat portant atteinte à une valeur protégée pour