Catharsis
(grec katharsis, purification) Pour Aristote, effet de « purification » produit sur les spectateurs par une représentation dramatique.
Toute méthode thérapeutique qui vise à obtenir une situation de crise émotionnelle telle que cette manifestation critique provoque une solution du problème que la crise met en scène.
LITTÉRATURE
Le terme vient du grec kathairein, « purifier », verbe qui connaît à l'origine des emplois profanes tels que « nettoyer, trier, éliminer les éléments qui altèrent l'homogénéité d'un ensemble ». La catharsis, purification qui constitue la visée du mécanisme tragique tel que le conçoit Aristote dans sa Poétique, s'est élaborée sous une triple influence religieuse, pythagoricienne et médicale.
Une triple influence
Religieuse d'abord : la catharsis tragique est un héritage des rites purificatoires les plus anciens. Parmi eux, certains annoncent plus particulièrement la naissance de la tragédie, en raison de leur forme mimétique et dramatique. Ainsi, les rites « enthousiastes », d'origine thrace, font rejouer la légende du dieu au participant, saisi d'une folie passagère. Les cultes dionysiaques et corybantiques qui prennent leur suite, à partir du VIIe s. av. J.-C., se révèlent comme des manifestations à la fois thérapeutiques et mystiques : on y envoie des hommes atteints de troubles mentaux en vue de les délivrer de leurs maux par l'initiation.
La catharsis tragique entretient aussi des liens étroits avec la philosophie pythagoricienne, répandue dans le monde grec à partir du Ve s. av. J.-C. Selon cette doctrine, les rapports unissant les quatre premiers nombres (ou tetraktys) sont une clef de l'harmonie universelle. La contemplation des nombres ou leur appréhension à travers des écarts musicaux peut, de ce fait, acquérir une valeur cathartique, ramenant l'âme humaine, désaccordée par nature, à un état d'équilibre.
Aristote emprunte enfin à la doctrine médicale d'Hippocrate (460-337 av. J.-C.), pour