Cedh, aktas c./ france, dc, 43563/08, 30 juin 2009
Procédure : La requérante dénonce une atteinte à sa vie privée, à l'exercice de sa liberté religieuse et de sa liberté d'expression au sens des articles 8 ; 9 et 10 de la ConvEDH.
Raisonnement : En l'espèce, la cour estime que l'interdiction de porter un signe religieux et la sanction s'y afférente est constitutive d'une restriction de l'article 9 de la ConvEDH. Cependant, la mesure ayant été prise dans le cadre de la loi du 15 mars 2004, elle poursuivait des buts légitimes comme la protection des droits & libertés d'autrui et de l'ordre public. La cour doit donc déterminer si cette ingérence était « nécessaire dans une société démocratique » pour parvenir à ces buts. La Cour rappelle d'abord que l'article 9 de la ConvEDH ne protège pas tous les actes réalisés dans un but religieux. Ensuite, elle note que dans une société polyreligieuse, la liberté de culte peut subir des limitations pour préserver les intérêts de tous. Au centre de tout ça, il y a l'Etat, neutre, qui doit régir tout ça sur la base du dialogue et des compromis. Les rapports entre l'Etat & la religion créent, en général, de nombreuses polémiques. D'où l'importance pour le décideur national, à savoir l'Etat de jouer un rôle de trancheur dans certains débats houleux tels que le port de symboles religieux dans les établissements d'enseignement. Dans la même optique, l'Etat a même le droit de limiter la liberté de manifester sa religion si son usage nuit à l'ordre et à la sécurité publique. La Cour avait déjà eu à examiner ce genre de question et plus